Caprins
L’alimentation des chèvres sécurisée grâce à la mélangeuse automotrice
Une quarantaine d’éleveurs de caprins a répondu à l’invitation de la chambre d’agriculture le 3 décembre, sur l’exploitation du Gaec la Roche Ruffin à Pamproux, pour évoquer la valorisation des fourrages et la diminution du temps de travail grâce à une mélangeuse.
La production caprine est une histoire de famille depuis 1937 à La Roche Ruffin, à Pamproux. De 100 chèvres en 1970, les trois frères Chargy, Jean-Dominique, Thierry et Eric, associés du Gaec, élèvent désormais 930 chèvres et 330 chevrettes. Ils sont aidés par deux salariés sur l’exploitation qui compte également 215 ha dont 80 en surface fourragère, 45 en céréales et oléagineux autoconsommés et 90 ha de cultures de vente.
Depuis 1992 et le passage à 900 chèvres, l’atelier caprin, qui est au cœur des préoccupations d’organisation du travail des exploitants, a nécessité quelques investissements de mécanisation. Mélangeuse, pailleuse et télescopiques sont devenus essentiels sur l’exploitation.
« C’est d’abord le temps de travail qui a motivé notre choix », a expliqué Eric Chargy qui mène la mélangeuse pour une distribution deux fois par jour. Après dix-sept ans d’expérience avec cinq mélangeuses dont trois automotrices, les associés du Gaec peuvent faire partager leur savoir-faire. « Le temps de travail gagné en distribution à la crèche est important mais c’est aussi lié à la simplification de la conduite alimentaire », affirme Eric qui gère le remplissage de la mélangeuse en pourcentage d’aliments pour les périodes de croisière. Et dans la ration mélangée ce n’est pas moins de dix aliments qui sont introduits dans la machine. « Le mélange est parfaitement homogène mais il faut bien surveiller les refus pour adapter les quantités d’un jour à l’autre », conseille Eric qui ne tolère pas plus de 1 % de refus pour ses chèvres saanen qui produisent 800 à 900 litres de lait en moyenne.
Simplification des chantiers
Pour simplifier le remplissage de la mélangeuse d’une capacité de 13 m3, « il n’y a plus de fibre, de foin ou de paille, distribués au râtelier. Ce qui est plus simple, mais il faut surveiller que toutes les chèvres ingèrent bien leur ration. En passant deux fois par jour, c’est facile de corriger ».
Et Virginie Venot, conseillère à la chambre d’agriculture, de rappeler que si une ration doit comporter autant d’aliments fibreux que de concentrés, il faut augmenter un peu les fibres dans une ration mélangée en passant à plus de 50 %.
Dérouler doucement sans effeuillage
Lors de la démonstration de la distribution avec la mélangeuse automotrice, les éleveurs ont pu noter qu’il fallait compter 1 m3 pour 50 chèvres pour déterminer la capacité de la machine. Une dérouleuse trancheuse appartenant au Gaec Boutet, voisin du Gaec de La Roche Ruffin, a également été présentée. Elle permet de couper le foin ou l’enrubannage en brins de 12 à 20 cm selon trois réglages. Pour les utilisateurs, cette machine à l’avantage de dérouler doucement sans effeuillage.
Les éleveurs de La Roche Ruffin ont également adopté la technique d’ensilage en boudins en essayant tous les types de fourrages. « C’est un coût élevé mais nous n’avons pas de perte et donc moins de surface engagée. Il faut bien attendre deux mois avant d’ouvrir et il faut surtout faire attention à la reprise en évitant les fissures qui peuvent laisser entrer l’air », notent-ils. C’est l’entreprise Dupuis de Pamproux qui est sollicitée pour ce chantier. Lequel est moins laborieux que l’ensilage classique car la machine assure elle-même le tassage, ce qui facilite encore le travail sur l’exploitation.