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L’avenir de l’agriculture repose sur la capacité à transmettre les exploitations
La transmission des exploitations est un enjeu crucial en agriculture. Le renouvellement des générations d’agriculteurs et donc l’avenir économique des territoires ruraux en dépendent.

«Au Canada lorsqu’une personne entreprend, elle dit, je prends une chance. En France, elle dit, je prends un risque », commente Yves Dionis du Séjour, formateur à l’Ifocap. L’approche est fondamentalement différente. Si l’on ajoute à ce poids culturel les risques agricoles liés à la météo et à la santé des animaux, les freins exprimés par les agriculteurs cédant leur exploitation sont nombreux. Philippe Courtin dont le frère et associé va prendre sa retraite, en témoignait jeudi 24 février lors de la table ronde organisée par Jeunes Agriculteurs. « En 1983, la mise en place des quotas laitiers était une étape difficile pour les éleveurs. En 1992, la politique agricole commune nous a inquiétés. Mais aujourd’hui, ce qui est abominable, c’est de ne pas savoir ce que l’on va devenir, nous, agriculteurs, sans les mécanismes de régulation des marchés. » Malgré son souhait de voir quelqu’un reprendre les parts de son frère, malgré la qualité de l’outil qu’il propose à la reprise, Philippe a bien du mal à voir les choses sous un angle positif. C’est vrai pour lui, mais également pour un grand nombre de futurs retraités dont le pessimisme peut décourager. Aujourd’hui, cette réalité menace. « En Deux-Sèvres deux tiers des agriculteurs âgés de plus de 50 ans n’ont pas de repreneurs », exposait Eric Ferré, animateur de la table ronde baptisée « Pour une transmission réussie, quelles solutions ? » L’enjeu du renouvellement des générations d’agriculteurs est pourtant ici. Les créations d’activité pure sont très rares en agriculture. Un jeune s’installe en rachetant une ferme existante. « Il faut changer les discours, appelle Steve Gentil, représentant de JA 79, et laisser les porteurs de projets s’exprimer. »
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