Chorales
Le lien social, à travers chants
Les mesures sanitaires en vigueur ont terni cette année la fête de la Musique. Malgré tout, chefs de chœur et choristes témoignent d’une belle vitalité du chant vocal, qui maintient en local un esprit de partage et de solidarité.
Les mesures sanitaires en vigueur ont terni cette année la fête de la Musique. Malgré tout, chefs de chœur et choristes témoignent d’une belle vitalité du chant vocal, qui maintient en local un esprit de partage et de solidarité.
« Le chant, ça devrait être remboursé par la Sécu », annonce d’emblée Pascale Rambeau. La dynamique quarantenaire sait de quoi elle parle : intermittente du spectacle, elle est chef de chœur de trois chorales en Gâtine et anime aussi des ateliers thérapeutiques avec des soignants et soignés. Pour elle, les chorales sont de petits « microcosmes », avec chacune leur histoire, mais gardant toujours comme point commun l’envie de partager un projet et de se rencontrer. En témoignent les trois formations qu’elle dirige : « Courants d’airs, à Secondigny, dépend d’une association de musique (cours de guitare, batterie, clavier…) et explore les chants polyphoniques du monde ; Les Indignés, pour laquelle je suis bénévole, reprend des chants révolutionnaires et la dernière, la Fameuse Chorale Band, est partie d’un délire entre amis qui a continué ! ».
Une activité complète
Souffle, mémoire, posture, le chant fait du bien au corps et à l’esprit. « Même si les choristes sont souvent vieillissants, ils travaillent dur entre les répétitions pour être au top. Les concerts les motivent. C’est l’essence du mouvement artistique que de se produire devant un public », assure la chef de chœur. Si on ajoute à ces bienfaits la note de convivialité inhérente à tout groupe vocal, on obtient la recette qui fait le succès de cette activité. « Sans visibilité sur la reprise de nos répétitions et concerts en cette période compliquée, nous avons organisé un pique-nique en plein-air pour nous revoir », glisse Bernard Collet, président de Courants d’Airs. Dans ces associations, l’esprit de partage se vit aussi lors de rencontres inter-chorales, de concerts pour des causes caritatives ou, plus simplement, autour des pots de l’amitié qui ponctuent chaque rendez-vous passé ensemble à chanter.
« Le mardi, c’est sacré »
Plus au sud des Deux-Sèvres, Jean-Joël Pétorin s’est inscrit à la chorale à peine l’heure de la retraite sonnée. « Mon métier d’éleveur laitier et mes engagements professionnels ne m’en laissaient pas le temps, mais depuis 2003, c’est devenu ma priorité. Le mardi soir, je ne peux pas, j’ai chorale ! ». Celui qui a toujours aimé chanter avec ou pour d’autres a rejoint pour son plus grand bonheur l’ensemble Chauray Vocal et son répertoire éclectique, « du sacré au contemporain, en passant par des compositions inédites de notre chef de chœur. Ce que nous chantons a toujours un sens de fraternité ». Son épouse Thérèse fait elle aussi partie de l’aventure. « C’est une grande famille. Avec les autres choristes, nous partageons des moments forts autour du chant : voyages, fêtes familiales mais aussi deuils. Il nous est arrivés de vivre un festival rassemblant plus de 6000 chanteurs ! Une sacrée expérience. Nous faisons aussi de nouvelles rencontres au gré des arrivées dans les pupitres », indique l’ancien agriculteur, qui chante chez les ténors. « Il est rare d’aller à reculons à la chorale. En tout cas, nous en revenons toujours enthousiasmés ».
Près de 400 chorales en Deux-Sèvres