Le prêt participatif, une bonne idée pour financer ses projets ?
Depuis 2018, il est possible de passer par la plateforme participative Miimosa pour faire financer ses projets. Une possibilité intéressante dans certains cas mais qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Passage en revue des avantages et inconvénients.
Depuis 2018, il est possible de passer par la plateforme participative Miimosa pour faire financer ses projets. Une possibilité intéressante dans certains cas mais qui ne permet pas de répondre à tous les besoins. Passage en revue des avantages et inconvénients.
Obtenir un prêt de la banque n’est pas toujours une chose aisée. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne les prêts de trésorerie, les avances de subvention, les achats de matériels d’occasion ou encore les investissements incorporels. « Les banques ne peuvent pas avoir de garanties réelles appréhendables comme l’hypothèque sur un bâtiment ou encore le nantissement sur un matériel neuf. Elles doivent se contenter d’une caution, ce qui peut les bloquer dans leur décision », pose Marie Rabeisen, la directrice du développement chez Miimosa.
C’est dans le complément à ces institutions bancaires que la plateforme de financement participatif tire son épingle du jeu. Mis en place depuis 2018, le prêt rémunéré permet aux acteurs de l’agro-alimentaire de diversifier leurs financements et d’y accéder sans caution personnelle, garantie sur les actifs de l’entreprise ou assurance emprunteur. « Quand il n’y a pas d’autres solutions à amener que des fonds propres, passer par le prêt participatif est intéressant. Ça ne dérange pas Miimosa de financer du stock par exemple, ou d’accepter un prêt alors qu’avec un encours, il est difficile de faire financer des projets sur les investissements courants tant que l’endettement est élevé. De plus, ce co-financement est aussi un avantage pour réduire le risque de la banque et cela les incite à accepter un projet qu’elle n’aurait pas soutenu seule », présente Karine Lochon, courtière chez Credipro, basé à Niort, qui travaille ponctuellement avec Miimosa.
Ce fut notamment le cas d’un projet d’abattoir dans la région, dans les tuyaux depuis une dizaine d’années et dont l’intervention de Miimosa à hauteur de 340 000 € sur les 3 millions nécessaires a permis, entre autres, de faire avancer le dossier dans le bon sens.
Un financement en quinze jours maximum
L’autre avantage de passer par un prêt participatif avec Miimosa est la rapidité de l’acteur national. « On constate que les délais de réponse des banques sont assez longs en règle générale mais les équipes de Miimosa sont en mesure d’apporter un financement très rapidement », apprécie la courtière. De fait, la structure assure une réponse en 48 h maximum et un déblocage des fonds entre 5 et 15 jours, selon le montant. « Nous avons une grosse communauté d’épargnants qui sont très réactifs. Pour moins de 500 000 €, la collecte est réalisée en cinq jours. Entre 500 000 et 1 million, il faut compter dix jours », relate Marie Rabeisen. Avec une collecte moyenne de 420 euros par épargnant, jusqu’à présent, tous les projets présentés sont allés au bout du financement.
Devant le succès des demandes (5 500 projets financés pour un total de 80 millions d’euros débloqués, soit une moyenne de 145 000 € par projet), la structure en ligne a développé depuis le début de l’année Miimosa transition 1, le premier fonds de dette européen dédié à la transition agricole et alimentaire. « Le fonds de dette assure plus de liquidités. Il est abondé par des institutionnels, des grandes entreprises et des associations, ce qui nous permet d’avoir une réserve de liquidités afin de garder notre rapidité pour des financements de plus d’un million d’euros ».
Le dernier avantage à passer par Miimosa est la visibilité du projet, poussée par le réseau national, ce qui est loin d’être anodin pour les projets en vente directe notamment.
Un montant globalement plus élevé
Cependant, passer par le prêt participatif n’est pas toujours intéressant. « En fonction des projets, ce n’est pas judicieux car le coût du financement va rogner la rentabilité du projet. En règle générale, le taux d’intérêt à rembourser est plus élevé que celui des banques, tient à préciser Karine Lochon. Néanmoins, l’accompagnement n’est pas le même non plus. Miimosa a la connaissance des problématiques des exploitants alors que les banques sont trop peu nombreuses à être spécialisées ».
La durée du financement peut également être un frein. « La durée moyenne d’un emprunt est de 47 mois, ce qui est trop court pour le foncier notamment », stipule la courtière de Credipro.