Le prix du lait doit poursuivre sa remontée
Le cours des produits laitiers semble être reparti à la hausse en août avec le retour des acheteurs. Agrial est la seule entreprise à avoir baissé le prix payé aux producteurs.
La collecte des grands bassins mondiaux reste dynamique mais présente quelques signes de ralentissement, notamment à cause de la vague de chaleur qui a touché l’Europe du Nord et l’Australie. La sécheresse a, en revanche, eu peu d’impacts sur la collecte française qui reste orientée à la hausse. Sur les marchés, le cours des produits laitiers semble repartir à la hausse en août avec le retour aux affaires d’une partie des acheteurs et le besoin de se couvrir sur la fin d’année, notamment en beurre. Les stocks d’intervention de poudre de lait écrémé continuent de se réduire et s’écoulent bien. Ils sont au plus bas depuis 2 ans à 250 000 t environ (- 40 000 tonnes en 2 mois) et il va y avoir 2 adjudications par mois à partir de septembre. À la lecture de ces différents éléments de conjoncture, les producteurs de lait se disent qu’il y a des signaux positifs sur les marchés. Ils observent même des hausses sur le marché intérieur !
Les augmentations du prix du lait observées sur les mois d’août et septembre ne sont que le reflet de cette conjoncture favorable. Le prix à la production doit suivre la dynamique des marchés et augmenter sur le dernier trimestre afin de rattraper le retard accumulé depuis le début de l’année, notamment sur le prix allemand. « À ce titre, l’annonce du prix d’Agrial est incompréhensible et en décalage complet avec les signaux du marché. Agrial est la seule entreprise du secteur à avoir baissé le prix payé aux producteurs entre août et septembre (-15 €/1000 l) et est ainsi le plus mauvais payeur pour ce mois », selon Alain Billerot, président de la section lait de vache de la Fnsea 79.
Les producteurs ont, suite à ces annonces, rencontré Agrial, le 17 septembre, afin d’avoir des explications sur ce décalage d’environ 20 € par rapport aux autres laiteries. Les arguments d’Agrial ont été les suivants :
- faible valorisation de la mozzarella avec des volumes importants ;
- caséine et poudre 0 % mal valorisés ;
- faible volume de beurre (8 %).
Ces arguments n’ont pas convaincu les producteurs qui demandent un « prix politique » en adéquation avec les laiteries voisines. Les échéances à venir, à savoir les réunions de secteurs qui auront lieu début octobre, seront déterminantes avec le prix du dernier trimestre en ligne de mire.