Est paru « Le tic-tac de l’horloge climatique »
Le rôle pivot de l’agriculture dans la diversité du vivant
Dans un livre qui vient de paraître, « Le tic-tac de l’horloge climatique - une course contre la montre pour le climat », Christian de Perthuis, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, constate que le rythme de la transition énergétique ne parvient pas à suivre celui, inexorable, de l’horloge climatique. Puisque la transition énergétique ne permet pas de faire face à l’appauvrissement du milieu naturel, phénomène qui réduit la capacité d’absorption du CO2, il convient, entre autres leviers, de protéger les puits de carbone terrestres et océaniques en investissant dans la diversité du vivant.
Dans son chapitre « Attention : carbone vivant », l’auteur s’attarde sur « le rôle pivot de l’agriculture ». Il souligne l’importance de la réorientation des pratiques agricoles comme moyen d’atteindre la neutralité carbone. Il rappelle au passage à quel point le stockage du carbone dans les sols génère des « co-bénéfices », telle la rétention d’eau, et qu’ainsi, augmenter de 2 % la teneur en carbone des terres cultivées du bassin parisien permettrait de stocker autant d’eau que le réservoir de la Marne, la plus importante retenue d’eau en amont de Paris. À ce titre, le grignotage des terres agricoles pour l’habitat périurbain ne fait que dégrader les puits de carbone.
Christian de Perthuis recommande l’utilisation d’un prix indicatif du CO2 comme outil de pilotage pour éclairer les choix d’investissement. Il note que dès que le prix du CO2 s’élève, les procédés et équipements énergivores sont éjectés du marché, et regrette que le volet redistributif du produit de la taxe carbone n’ait pas été pris en compte, ce qui a entraîné le mouvement des Gilets jaunes. Il propose d’introduire une tarification carbone à grande échelle.
Cet ouvrage de 326 pages, préfacé par le climatologue Jean Jouzel, est publié aux Éditions De Boeck Supérieur. Prix : 19,50 €.