«Les agriculteurs sont la genèse de notre entreprise»
Cerfrance Poitou-Charentes a réuni ses adhérents au Castel Park de Surgères.
Comme chaque année, à l’approche des fêtes hivernales,la direction de Cerfrance Poitou-Charentes est partie à la rencontre de ses adhérents dans toute sa zone d’activité. En Charente-Maritime, rendez-vous était donné lundi 26 novembre au soir à la salle Castel Park de Surgères. En introduction de l’événement, devant un parterre d’une centaine de personnes, le président Médéric Gourbeau et le directeur général Gilles Gault ont pu présenter les résultats de l’organisme et les différentes analyses réalisées au cours de l’année écoulée.
«Depuis quelques années, la Nouvelle-Aquitaine a une dynamique de création d’entreprises clairement plus engagée que l’ensemble de la France», a expliqué d’emblée Gilles Gault, courbes de l’Insee à l’appui. «Et, depuis 2014-2015, la région est clairement passée en-dessous de la moyenne des défaillances d’entreprises en France.» Constat positif donc, surtout dans le tertiaire car «nous ne sommes pas une région industrielle pourvoyeuse d’emplois».
Mais quid de l’agriculture ? «L’an dernier, nous avions décidé avec le conseil d’administration de réaliser une étude avec une méthodologie qui ne soit pas discutable. Celle définie par l’Inra permet d’évaluer la solidité financière et économique des entreprises agricoles.» L’évolution constatée semble bien positive, par rapport au contexte de l’an passé. «Pour nous, la sortie de crise est là», a assuré Médéric Gourbeau. Le nombre d’agriculteurs dont l’activité est en danger a baissé. «La grande majorité de nos clients agricoles restent avec peu de risques pour la pérennité de leur exploitation.» Le nombre de clients dans cette catégorie, la plus rassurante, a grimpé de 11 % sur un an.
«Les agriculteurs restent les deux-tiers de nos clients»
Si Cerfrance Poitou-Charentes se félicite de ces bons chiffres, c’est notamment parce que «les agriculteurs restent les deux-tiers de nos clients, notre genèse», comme l’a rappelé le président de l’organisme. «La structure représente 12 800 clients sur les quatre départements, avec 630 collaborateurs.» 78 administrateurs assurent la gouvernance de l’entreprise. «Sur le dernier exercice, au 31 août 2018, le chiffre d’affaires de l’entreprise a augmenté de 3,5 %, soit un peu plus de 38 millions d’euros de chiffre d’affaires», a indiqué Gilles Gault. La part d’activité est presque égale entre le conseil et l’expertise comptable, alors que la part du premier ne s’élève qu’à 7 % en moyenne pour l’ensemble des cabinets comptables français. Dans l’ensemble, les comptes retrouvent l’équilibre après le déficit net de l’an passé. Une solidité de l’entreprise «confirmée» dont se félicitent les deux dirigeants.Médéric Gourbeau a profité de l’occasion pour dresser le portrait des nouveaux clients de Cerfrance Poitou-Charentes, qui sont pour les deux-tiers d’entre eux des artisans ou commerçants. Les agriculteurs, viticulteurs et ostréiculteurs ne représentent plus aujourd’hui que 26 % des néo-adhérents. «Notre première source de recommandations, c’est vous, nos clients, nos adhérents», a dévoilé le président devant l’assemblée.
Initiatives à l’essai
Les deux hommes ont également abordé les perspectives de développement et les projets d’avenir de Cerfrance Poitou-Charentes. Outre une collaboration avec les collectivités pour soutenir l’agriculture biologique («C’est une réalité pour de plus en plus d’exploitants agricoles»), l’organisme investit dans différentes initiatives «originales», comme l’indique Gilles Gault. Dans ce lot, les «boutiques à l’essai» pour le commerce, de l’aide à des porteurs de projet dans les Deux-Sèvres. L’accent a aussi été mis sur le conseil accessible à tous, avec trois axes de réflexion : développement, transmission et différenciation. Cerfrance a donc mis en place une «carte stratégique», pour «raisonner votre projet, votre situation, identifier vos marges de manœuvre, vos points forts, vos objectifs... et vous donner les meilleures conditions de réussite.»La seconde partie de soirée aurait dû être animée par le psycho-illusioniste Matthieu Sinclair, autour d’une conférence intitulée «La magie de la relation à l’autre» ; mais, victime d’une extinction de voix, il a laissé sa place au conférencier Grégoire Jeanmonod, qui est intervenu sur le thème de «La créativité des artistes au service de la transformation». Un sujet original qui aura sans doute tout autant inspiré les participants de ce rendez-vous Cerfrance.