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Lissette met du piment en Deux-Sèvres

Lissette Rault García est venue en Deux-Sèvres, à La Rousselière, par amour. Pour la convaincre totalement d'y vivre, Manuel Rault, son époux, a cultivé les piments et les tomatillos (*) du pays de sa belle, le Mexique. Aujourd'hui elle les commercialise.

L'amour, toujours l'amour... Qui dépasse les frontières et met du piment dans la vie ! En l'occurrence, c'est la Mexicaine Lissette Rault García qui en a mis dans le quotidien de son mari deux-sévrien, Manuel Rault, agriculteur, associé de l'Earl Les Jardins de la Belle, à Celles-sur-Belle.

« C'est à cause de moi, ou grâce à moi, que Manuel a planté des piments et des tomatillos en Deux-Sèvres, car je ne pouvais pas vivre sans la gastronomie mexicaine », confie d'entrée de jeu Lissette, 28 ans, originaire de Guadalajara. La première récolte date de l'été 2017, l'année de mariage du couple et de l'installation de Lissette à La Rousselière, sur la commune de Saint-Léger-de-la-Martinière, avec son époux. À l'époque, la production est confidentielle.

TOMATILLOS Y CHILES

Mais le succès des « tomatillos y chiles en Francia » - c'est le nom des fruits, en espagnol, et de la page Facebook gérée par Lissette - dépasse vite les frontières de la cuisine des Rault García. Le restaurant A la Mexicana, à Poitiers - où Lissette a suivi des cours de français à l'université, est intéressé par ces fruits frais qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans l'Hexagone. Il en va de même pour de nombreux Mexicains expatriés en France. Si bien que Lissette lance Tomatillos y chiles, en 2019, pour approvisionner son premier client - avec qui elle élaborera et commercialisera des sauces mexicaines en septembre, pour ne pas « gâcher » les surplus de l'abondante production deux-sévrienne -, une épicerie mexicaine de Paris, des particuliers... et, depuis mi-juillet, les supermarchés Leclerc de tout l'ex-Poitou-Charentes ! Le géant de la grande distribution commande uniquement des piments, mais pas les plus forts. Petits mais costauds : le slogan conviendrait bien aux habaneros, les piments les plus brûlants que propose Lissette, d'ailleurs. Cette saison, Manuel cultive 360 m2 de piments sous serre et 600 m2 de tomatillos en plein champ. Lissette prépare les commandes, elle ensache et pèse les fruits puisqu'ils ne sont pas calibrés. Durant l'année scolaire, elle est professeure d'espagnol, contractuelle. L'été, elle change donc de casquette ; communique, notamment sur les salons dédiés, et commercialise. Pour ce qui est de la transformation à venir, elle fera appel à ses compétences d'ingénieure industrielle. Lissette est aussi informaticienne de formation.

 

COMPLÉMENTAIRES

« On a le même désir d'être entrepreneurs, Manuel et moi. Quand on s'est rencontré, en 2012, on parlait tout le temps de ça. C'est d'ailleurs pour cela qu'on a décidé d'attendre pour avoir un enfant », révèle Lissette. Les jeunes gens se sont rencontrés à Guadalajara, dans un bar de la ville, durant l'échange universitaire de Manuel, alors étudiant ingénieur agronome. Elle aussi est étudiante, à l'époque, et travaille en tant qu'inspectrice qualité dans une entreprise de hard et software. Issue d'une famille aisée, elle mène sa vie tambour battant : elle est « indépendante », a une vie sociale riche, une voiture - une liberté de mouvement, donc. C'est le coup de foudre : au premier regard, les ingénieurs se plaisent. Ils ne vont plus se quitter... jusqu'au départ de Manuel pour la France. Commencent alors de nombreux allers-retours entre les deux pays mais Lissette le sait : Manuel est agriculteur, « il ne pouvait pas laisser son champ. S'il habite à la ville, il devient fou. Moi, je m'adapte plus facilement, je suis plus ouverte, j'ai donc décidé de venir ici ». Bien leur en a pris : Lissette et Manuel ont réalisé tous deux leurs rêves d'entreprises, et elles sont complémentaires !

(*) Les plus gros des physalis.


« JE SUIS NOSTALGIQUE DES DEUX PAYS »

« J'ai tout recommencé à zéro en arrivant dans les Deux-Sèvres. J'ai dû apprendre le français, repasser mon permis, trouver du travail, me refaire un cercle social, des amis. J'étais une femme active au Mexique lorsque Manuel m'a connue et, ici, je ne pouvais même pas communiquer ! Au début, c'était difficile. Ça a été un choc. Pendant un an et demi, je n'ai pas pu travailler, ça me déprimait. Mon premier boulot a été serveuse, en été : ça m'a aidée à améliorer la langue. C'est pour Manuel que je suis restée et resterai. Je me sens bien avec sa famille aussi, et dans le département. J'aime la sécurité, la nature et, la proximité avec l'océan et les grandes villes que sont Bordeaux, et Limoges, par exemple. La cuisine française est super bonne mais je trouve que ça manque d'assaisonnement... Pourtant quand je suis au Mexique, maintenant, elle me manque ! (Rires). Je suis nostalgique des deux pays, à tous les niveaux. Que je sois dans l'un ou l'autre, je suis triste de laisser Manuel ou ma famille et mes proches ».

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