Nuisibles
Lutte contre les corbeaux freux : c’est le moment d’agir !
Parce qu’ils ne sont plus reconnus espèces susceptibles d’occasionner des dégâts en Deux-Sèvres, certains nuisibles ne pourront pas être chassés au-delà du 29 février. Leur régulation se joue donc maintenant, en amont des semis.
Parce qu’ils ne sont plus reconnus espèces susceptibles d’occasionner des dégâts en Deux-Sèvres, certains nuisibles ne pourront pas être chassés au-delà du 29 février. Leur régulation se joue donc maintenant, en amont des semis.
Leurs dégâts sur l’activité humaine ayant été estimés à moins de 10 000 € en Deux-Sèvres, six espèces ont été retirées de l’arrêté ministériel nuisibles entré en vigueur en juillet (voir Agri 79 du 9 août 2019). Jusqu’au 30 juin 2022, il sera donc interdit de chasser, au-delà du 29 février, les fouines, belettes, martres, étourneaux sansonnet, pies et surtout, corbeaux freux. « Dans les faits, les dégâts causés par ces espèces, et surtout par les corbeaux sur les semis, se chiffrent à près de 50 000 €, relève François Chauveau, vice-président de la chambre d’agriculture en charge de la faune sauvage. Mais ces dégâts n’ont pas été pris en compte, car pas déclarés à temps ».
Agir avant le printemps
Le recours gracieux déposé en septembre auprès du ministère n’ayant pas eu d’effet, il reste une solution pour endiguer la prolifération de ces espèces : la régulation par tir avec des dispositifs d’appelants (animaux vivants ou plastiques, appeaux et tourniquets). Les opérations de tir doivent obligatoirement être effectuées par des personnes titulaires d’un permis de chasse ayant été validé pour la saison de chasse en cours, et d’une carte de membre ACCA si le périmètre concerné se trouve en ACCA. Dans ce second cas, il faudra aussi se renseigner sur les zones délimitant des réserves de faune sauvage. Le tir y est en effet formellement interdit.
À partir de mars, il sera encore possible de mener des actions d’effarouchement. « En cas de très gros problème avéré pendant la levée des semis, on pourra toutefois faire une demande de battue administrative auprès de la DDT, cependant les lieutenants de louveterie ne pourront pas fournir partout, alerte Frédéric Audurier, responsable technique de la fédération départementale des chasseurs (FDC). Quand on sait qu’une corbeautière compte pas moins de 200 nids de deux œufs en moyenne, on comprend l’importance d’intervenir bien avant la période des dégâts ».
Déclarer les dégâts et autres données
Solidaires, la fédération départementale de la chasse, la chambre d’agriculture, la Fnsea et les JA recommandent aux agriculteurs de déclarer les dégâts via les formulaires accessibles sur le site Internet de la FDC ou de la chambre d’agriculture. Il est nécessaire aussi de faire remonter les zones les plus sensibles, par espèce donnée. « L’idée est de produire un diagnostic financier des dégâts et une cartographie précise des nuisibles, afin de les reclassifier en espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) dès 2022 », insiste Frédéric Audurier.