Nouvelle-Aquitaine : Un objectif, la communication
Dans trois semaines s’ouvre le salon de l’agriculture, pour les professionnels comme pour le grand public.
Le salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine (SANA), qui se déroule au parc des expositions de Bordeaux du 12 au 21 mai prochain, est un temps fort de toute l’agriculture de la région. Il réunit les professionnels de tous horizons, soulève de nombreuses interrogations, permet de réfléchir aux évolutions futures du métier, et permet aussi de s’ouvrir au grand public, et de communiquer différemment.
Où en êtes-vous du défi lancé de faire passer un cap au SANA ?
Dominique Graciet : Le défi de transformer le salon en trois ans a fonctionné, le budget est passé de 1,5 million d’euros à 2,1 ou 2,2 millions d’euros, avec de solides partenariats noués avec le privé. Il y a eu l’arrivée de Ceva Santé Animale. On compte aussi la présence de Carrefour et du Crédit Agricole. Il faut aussi réfléchir à la filière viticole, on a seulement InVivo. L’interprofession est partout présente sauf en viticulture. On ne cherche pas uniquement des exposants, on cherche des partenaires qui viennent enrichir l’animation de la foire, donner l’image d’un métier vivant. Il y a une appropriation du salon par les professionnels à poursuivre.
Quels sont les enjeux futurs autour de ce salon ?
DG : Les vraies questions sont de savoir comment le monde agricole veut communiquer, et avec quels moyens. Il faut tout miser sur la communication grand public. Il faut se poser les bonnes questions. Cela suppose qu’il faut d’abord voir comment chacun veut s’organiser pour parler de sa filière et de son métier. Pour l’instant, il n’y a pas d’élan général. Il faut profiter de cette semaine agricole régionale pour réfléchir à une initiative globale. Un agriculteur reste un agriculteur, quel que soit son travail ou sa filière, il est confronté aux mêmes problématiques. Une filière ne peut pas raisonner seule, et se couper de l’ambiance agricole régionale.
Quels sont les axes sur lesquels vous souhaitez vous faire entendre ?
DG : Le rapport est complexe entre l’agriculteur en tant que personne, son métier, le grand public, l’agriculture dans sa globalité. C’est un peu «Je t’aime, moi non plus», pourtant, tout le monde aime l’agriculture. Il faut donc communiquer sur le redéveloppement agricole. Personne ne veut par exemple d’un élevage à côté de chez lui, mais tout le monde veut le produit, et le veut localement. Il y a des notions dans les filières sur la promotion produit, mais pas forcément sur la promotion du métier. Le syndicalisme agricole serait le mieux placé pour assurer cette mission, mais c’est celui qui a le moins de moyens pour cela.
À travers quels temps forts peut passer ce message ?
Bruno Millet : Une journée est organisée le vendredi 18 mai, en collaboration avec Aqui.fr, sur le thème «Devenez agriculteurs : témoignages, expertise, conseil». Il y aura trois aspects abordés : les territoires, les filières économiques, l’expertise et l’accompagnement des projets. Cette nouvelle journée a pour but de catalyser toutes les initiatives du terrain et de montrer la diversité de l’agriculture régionale. Le SANA remplit un manque. On a changé de génération d’agriculteurs, et les jeunes ne veulent plus vivre en vase clos. On est un métier vivant, avec des gens passionnés et innovants dans leur façon de voir le métier et les démarches commerciales...
Quelles sont les actions vers les professionnels ?
BM : En préambule du salon se tiennent les Aquitanima Tours, avec des circuits internationaux sur trois filières, caprins, bovins, et désormais équins. Ensuite, comme toujours, il y aura les trois jours d’Aquitanima, ainsi que le concours Bordeaux Vins d’Aquitaine. Sur la deuxième partie se tiennent un ensemble d’événements professionnels : les États Généraux de l’Innovation, la Conférence Permanente agricole, les Assises de l’Origine, de multiples colloques... Les forces vives de l’agriculture régionale profitent de ce salon, qui représente un vrai temps fort, pour se réunir et réfléchir à une série de thématiques sur l’avenir de l’agriculture.