Océalia : Apporter un regard critique sur le travail des agriculteurs
La coopérative accompagne ses adhérents vers un usage raisonné des intrants. 22 dossiers participent à l’Appel à Propositions de Programmes d’Accompagnement Groupes 30 000.
La coopérative Océalia a répondu à l’appel à projets lancé en 2017, dans le cadre du plan Ecophyto 2, à une nouvelle action intitulée «Groupes 30 000». Elle a pour but d’accompagner d’ici 5 ans au niveau national 30 000 agriculteurs, réunis en collectifs, vers la transition agroécologique à bas niveau d’intrants phytosanitaires.
Apporter un cadre et un accompagnement
Pour Philippe Ballanger, directeur Terrain d’Océalia, la démarche était naturelle. «Vingt-sept de nos adhérents étaient déjà engagés dans ce type de démarche. Les travaux conduits ces cinq dernières années étaient des pionniers, de véritables laboratoires pour évaluer la pratique agricole. Nous avons la légitimité pour participer à cet appel à projets et nous avons déposé 22 demandes d’agréments pour des groupes d’agriculteurs dès juin 2017.» En Nouvelle-Aquitaine, l’Appel à Propositions de Programmes d’Accompagnement Groupes 30 000 (APPA) a été clôturé le 1er octobre 2017 et 53 dossiers ont été retenus.
Océalia disposait déjà de groupes animés en interne. «Ça représentait une certaine continuité. L’APPA Groupe 30 000 nous a permis de donner une consistance particulière à ces projets et à donner à nos adhérents un cadre qui puisse les faire bénéficier d’un accompagnement grâce aux formations prévues ainsi que la rencontre d’experts, en interne ou venus de l’extérieur. C’est une façon de partager les données entre agriculteurs, reprend Philippe Ballanger. C’est l’occasion de partager des critères issus de diagnostics. Cela leur permet d’identifier des critères et de voir comment ils évoluent d’un agriculteur à un autre. »
L’intérêt, pour un agriculteur, de rejoindre ces groupes de travail est de lui apporter un regard critique sur son travail et de l’aider à mettre en place un modèle qui utilise moins de phytosanitaires, et une activité moins impactante sur le milieu environnemental. «C’est aussi lui donner des arguments sociétaux, pour qu’il puisse expliquer ce qu’il fait et moins subir ce qui peut être dit par des personnes qui connaissent moins le milieu agricole», insiste Philippe Ballanger.
En recherche de performance
Outre les enjeux environnementaux, il s’agit également de performance économique pour les agriculteurs. «Pour qu’un agriculteur fasse évoluer son exploitation vers de l’assolement avec moins d’intrants, il faut que ce soit bien sécurisé et qu’il soit bien encadré. Si le risque est trop important, il sera moins enclin à faire des aménagements dans sa façon de travailler.»
Les 22 dossiers présentés par Océalia ont eu la confirmation de leur agrément en novembre dernier. Depuis, de nombreuses animations à destination des adhérents participants ont été réalisées. «54 réunions ont été organisées pour les 22 groupes, aussi bien pour les grandes cultures qu’en viticulture», résume le directeur.
Pour Océalia, ce n’est qu’une première étape. La coopérative annonce déjà le dépôt de nouvelles candidatures pour le 25 mai. «Nous avons beaucoup communiqué auprès de nos adhérents et nous espérons réussir à constituer des groupes supplémentaires. L’ambition nationale de l’APPA est d’arriver à 30 000 fermes au niveau national. Chez Océalia, nous avons encore de la place pour des agriculteurs intéressés par ce projet. Nous avons déjà plus de 200 adhérents engagés dans les 22 groupes.»
Le directeur Terrain rappelle que le groupe est précurseur dans les deux départements des Charentes. «Il n’y a pas eu d’autres organismes, coopératives ou négociants à avoir été accrédités dès le premier appel à projets», reprend-il.
Océalia commence également à recevoir ses premiers retours sur l’opération. «Nous avons un très bon niveau de satisfaction. Les agriculteurs participants sont globalement satisfaits des interventions qui ont été réalisées jusque-là, sur les thématiques de grandes cultures comme de viticulture. Les échanges ont été riches et les participants apprécient cette nouvelle source d’information», conclut Philippe Ballanger.