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Olivier Falorni : « Rendre les abattoirs transparents et tracés »

Le député de Charente-Maritime est président de la Commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs.
Le député de Charente-Maritime est président de la Commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs.
© Estelle Reygner et Bernard Aumailley

Annoncée il y a quelques jours, la Commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français est désormais sur les rails. Présidée par Olivier Falorni, député radical, républicain, démocrate et progressiste de Charente-Maritime, elle a désigné Jean-Yves Caullet, député PS de l’Yonne comme rapporteur. La Commission auditionnera tous les acteurs de la filière, les associations de protection animale et le ministre de l’Agriculture qui a diligenté une enquête de ses services dans les abattoirs. Les premiers travaux de la Commission (enquêtes sur le terrain et auditions) commenceront fin avril, ils se poursuivront pendant six mois jusqu’à la remise du rapport à la fin de l’été.

- Trois vidéos dénonçant les pratiques et les parlementaires se saisissent de la problématique. Pourquoi maintenant ?
Olivier Falorni : Cette commission d’enquête a été constituée à ma demande suite au rôle de lanceur d’alerte qu’a réalisé, via ses vidéos, l’association L214. Nous jouons notre rôle de parlementaires de lanceur d’enquête. L’objectif premier est de lever l’omerta sur les abattoirs en France. On voit bien qu’il est compliqué de savoir ce qui se passe dans les abattoirs en France. Il faut des vidéos clandestines pour en prendre conscience. Il s’agit de faire des propositions, des préconisations pour faire en sorte que les animaux puissent être tués dignement dans de bonnes conditions. Il ne s’agit pas de remettre en cause, de les stigmatiser, les abattoirs. Il s’agit de voir que si ce que nous avons vu à travers ces images scandaleuses sont généralisées ou pas. J’espère que non. Ensuite, il faut voir comment fonctionne les abattoirs, comment sont formés ceux qui y travaillent, comment le contrôle peut être plus efficace ou amélioré.

- Cela ne va-t-il pas faire double emploi avec les missions du ministère ?
O.F. : Il était temps que nous intéressions à ce qui passe dans les abattoirs. Nos actions sont complémentaires avec celles du ministre. Il est dans un temps court de réaction.  A la mi-mai, nous auditionnerons le ministre sur cette mission. Parallèlement, nous travaillons, dans nos 6 mois de travaux, à faire des propositions pour le moyen et le long terme. Il s’agit  de dire ce qui peut être amélioré dans le fonctionnement, ce qui doit être dénoncé, de définir ensemble avec le ministère quelles sont les conditions de fonctionnement d’un abattoir en France et comment la filière peut avoir la traçabilité complète de la naissance jusque dans l’assiette. Les consommateurs sont à juste raison sur la traçabilité, y compris dans les abattoirs. Je doute que les consommateurs qui achètent ces viandes aient conscience de l’ignominie avec laquelle ses animaux ont été abattus. Il faut une traçabilité totale avec une indication avec le mode d’abattage et certifiant le respect du bien-être animal. L’obligation par la législation est de rendre inconscient l’animal avant d’être tué, sauf dans certains abattages rituels. Nous verrons si nous pouvons définir des règles nouvelles. Depuis quelques mois, l’animal est passé de statut de bien meuble à celui d’être doué de sensibilité dans le Code civil.

Lisez la suite de cette interview dans la Vie Charentaise du 15 avril 2016 (page 6)

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