"Personne ne travaille pour le plaisir " ! affirme le philosophe
Près de 600 personnes ont assisté à une conférence sur le "sens du travail, bonheur et motivation" lors des vœux interconsulaires du 22 janvier, à Chauray.
Près de 600 personnes ont assisté à une conférence sur le "sens du travail, bonheur et motivation" lors des vœux interconsulaires du 22 janvier, à Chauray.

Ils avaient orienté la réflexion sur l'intelligence artificielle l'année dernière, ils l'ont recentrée sur l'humain pour 2025.
Christelle Abatut, Sébastien Kugler et Jean-Marc Renaudeau, respectivement présidents des chambres 79 du commerce, des métiers et de l'agriculture, avaient convié pour leurs vœux communs le médiatique philosophe André Comte-Sponville.
"Nous avons voulu prendre de la hauteur pour mieux comprendre comment attirer et fidéliser des ressources humaines", pose en préambule Christelle Abatut.
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Créer des conditions de bonheur au travail
André Comte-Sponville a eu un propos limpide pour exposer son point de vue : "Personne ne travaille pour le plaisir ! Le travail a une valeur marchande de création de richesse. On préférerait tous s'occuper à nos loisirs".
Dès lors comment maintenir la motivation des salariés ? Pour le philosophe, c'est tout l'enjeu du chef d'entreprise. "Son objectif est de créer les conditions de bonheur au travail, qui feront que ses salariés resteront dans son entreprise plutôt qu'une autre. Si on ne travaille pas pour le plaisir, il est toutefois important d'en prendre au travail. Sinon, on attend 18 h pour vivre, ou le vendredi soir, ou pire, la retraite" !
Un travail qui a du sens ?
André Comte-Sponville a appelé ensuite à se méfier de la tendance à rechercher un "métier qui a du sens". "En quoi être éboueur aurait moins de sens qu'être ingénieur ? Et fleuriste plus de sens qu'être ingénieur" ?
Pour lui, ce sont les valeurs morales distillées au travail qui y apportent du sens : proximité et vie d'équipe, échanges en présentiel pour activer la créativité et la résolution de problèmes, émulation autour d'un projet...
Ce qui fait le plus sens aussi, c'est de savoir pour quoi on travaille. "Quand l'ouvrier connaît la destination de la pièce qu'il usine, son travail est utile et fait sens. Les métiers les plus ingrats sont ceux qui ont le plus besoin d'être managés et reconnus".