Foire
Pour une qualité de la ferme à l'assiette
Pendant que les jurés travaillaient à classer les bêtes, les quelque 300 éleveurs présents à la 22e foire primée de Parthenay étaient invités à s'interroger sur la notion de viande de qualité. Toute la filière était représentée pour l'occasion, de l'abattoir à l'artisanat, en passant par la distribution.
Les 840 bêtes de la 22e foire primée de Parthenay sont destinées à fournir les meilleures viandes c'est certain, mais à une condition : que tous les acteurs de la filière fassent leur travail avec autant de mérite que les éleveurs. Tel était le thème de la table ronde qui s’est tenue mardi 8 décembre à la foire de Parthenay. Alors seulement le consommateur goûtera la différence. Or, une fois sorti de l'exploitation le premier maillon de la chaîne c'est l'abattage. « On essaye de ne pas trop brusquer les animaux », insiste Gérard Péverol, directeur de l'abattoir de Bressuire, même si avec 1200 bovins abattus chaque semaine, ce n'est pas une mince affaire que de veiller à leur bien-être. Mais « le respect de la bête c'est une demande sociétale, le client le demande, et nous, on le fait aussi par respect pour le travail des éleveurs. »
La proximité rassure
Michel Beland, responsable commercial de l'Asvep (société des vaches parthenaises) représentant les transformateurs parle, lui, d'une « proximité nécessaire ». Clientèle et fournisseurs locaux permettent de garantir fraîcheur et qualité. Il est rejoint en ce sens par Jean-Yves Leboul, directeur d'Hyper U Parthenay : « l'Asvep est aujourd'hui notre premier fournisseur, ce qui contribue à rassurer et à fidéliser le client. Car on n'oublie pas que la femme de l'éleveur vient chez nous faire ses courses et c'est une fierté pour elle de voir le nom de son exploitation sur l'affichage d'origine de la viande ». Il ajoute que si son magasin n'a subi aucune perte lors des dernières crises sanitaires c'est grâce à la parthenaise, « c'était la valeur refuge pour nos clients. Elle nous a permis de maintenir le volume de nos ventes au rayon boucherie ».
La filière manque de bras
Le point noir de la filière ? Le manque de main-d’œuvre. Pour Jean-Luc Mitteau artisan boucher retraité, « les contraintes sanitaires découragent les jeunes. Peut-être parce que le métier n'a pas su innover. Le magasin fermier c'est peut-être l'avenir, à Parthenay ce que j'y ai vu est vraiment magnifique ». Sa race fétiche à lui c'était la blonde d'Aquitaine. Mais il affirme que ses clients se fichaient pas mal de la race, ils voulaient de la qualité et connaître la provenance. Pour lui en fin de chaîne, l'essentiel c'est la maturation de la viande, « une quinzaine de jours en moyenne c'est l'idéal », estime-t-il. Seulement la maturation a un coût : stockage et consommation d'énergie. Les transformateurs ont donc tendance à vouloir gagner du temps, au détriment de la qualité. Pour Michel Belaud il faudrait faire un travail d'information et de formation auprès du consommateur dans ce domaine « plus ça va, plus le client veut de la couleur. Mais une viande rouge vif n'a pas la maturation nécessaire à la tendreté ». Finalement la qualité se jouerait donc en trois actes : proximité, savoir-faire et patience...
Les douze grands prix de championnats
Génisse blonde d'Aquitaine : SCEA de la Bouchalière, Torfou (49) ; femelle blonde d'Aquitaine : SARL Bremond, Saint-Christophe-du-bois (49) ; femelle rouge des prés : Dominique Chene , Bécon-les-Granits (49) ; génisse rouge des prés : EARL La Roche des Landes, Saint-Christophe-du-bois (49) ; génisse - toutes races et croisées : GAEC Gaillard-Papet, Saurais ; femelle - toutes races et croisées : SARL Bétail bressuirais, Bressuire ; génisse parthenaise : EARL La Roc, Foussais-Payre (85) ; femelle parthenaise : GAEC La Getière, Clavé (79) ; génisse charolaise : Guy Gourdon-Douezy, Saint-Paul-du-Bois (49) ; femelle charolaise : SCEA de la Bouchalière, Torfou (49) ; génisse limousine : Bernard Bachelier, Payre (86) et femelle limousine : Jean-Baptiste Roy, Jousse (86).