Insertion
Prendre le temps de se reconstruire, à la campagne
Le 27 octobre, à Saint-Pardoux-Soutiers, un bâtiment de 22 appartements accueillera ses premiers résidents, en précarité de logement. Un projet de l’Udaf qui voit, dans la vie rurale, une opportunité pour ces personnes de trouver leur place dans un environnement ordinaire.
Le 27 octobre, à Saint-Pardoux-Soutiers, un bâtiment de 22 appartements accueillera ses premiers résidents, en précarité de logement. Un projet de l’Udaf qui voit, dans la vie rurale, une opportunité pour ces personnes de trouver leur place dans un environnement ordinaire.
Avec cette ancienne ferme rénovée, au cœur de Saint Pardoux-Soutiers, la capacité de logements accompagnés pour les personnes en situation de précarité (notamment en raison de leur fragilité ou handicap psychique) passera à 120 places dans les Deux-Sèvres. « Nous sommes plusieurs associations à proposer des solutions de logement, temporaires ou durables, à ceux qui ont rencontré des difficultés affectant leur vie psychique, expose Frans Hoefsloot, directeur du pôle Insertion et Handicap de l’Udaf des Deux-Sèvres. Il peut s’agir de personnes qui ont eu un parcours d’errance, qui font des séjours en hôpital, qui sont en rupture avec leurs proches… ». Organisés en colocations ou en appartements individuels, ces logements sont traditionnellement situés en ville (Thouars, Aiffres, Niort…). Alors, quand l’idée est venue d’ancrer ce type de résidence en milieu rural, l’originalité du projet a séduit. « Nous avons constaté que certaines personnes que nous suivons sont issues de la campagne, et qu’il pouvait être intéressant pour elles de se reconnecter avec ces racines ». Quel que soit le voisinage, les enjeux sont les mêmes : lutter contre l’isolement, amener à dépasser leurs fragilités pour évoluer dans l’action concrète et continuer d’acquérir des réflexes simples de vie quotidienne.
Une vie au vert, à 100 mètres du clocher
Bâti autour d’une vieille grange de la ferme de la Bazonnière, le lieu mêlera espaces communs – dans une optique de convivialité et d’entraide – et 22 appartements autonomes, à quelques encablures du village. Le site se trouve aussi idéalement placé au centre du département. « A pied, en voiture ou en bus, les résidents pourront créer du lien localement, à leur rythme, tout en bénéficiant d’un cadre de vie avec vue sur la nature », déroule le directeur. La situation en campagne impliquera des activités liées à la terre. Des carrés de potager devraient être progressivement démarrés ; des poules, deux moutons et un âne seront présents sur place, donnant l’occasion aux habitants qui le souhaitent de s’initier aux soins et à l’alimentation des animaux. « D’autres activités viendront s’ajouter à celles-ci, au gré des idées des uns et des autres », poursuit Frans Hoefsloot.
Professionnels et bénévoles
Pour entourer les résidents, les accompagner dans leurs démarches et animer le lieu, deux moniteurs-éducateurs seront présents du lundi au samedi. Un temps partiel complètera l’équipe : « sa mission sera de créer des liens avec des bénévoles locaux, qui pourront transmettre leurs compétences aux locataires des lieux. Cette mission sera attribuée à l’une de nos collègues, originaire de Saint Pardoux-Soutiers, qui fut à l’initiative du projet au tout début ». L’équipe de bénévoles, déjà constituée, est en train de créer une association pour dynamiser l’animation autour de la structure. Une dizaine d’habitants ont manifesté jusqu’à présent leur envie d’en faire partie, le bouche-à-oreille permettra de développer la volonté de chacun. En raison de l’épidémie de la Covid-19, l’inauguration de la Résidence Accueil a été repoussée à l’année prochaine mais l’ouverture au public se fait bien ici et maintenant.
Livrés début octobre, les appartements ont vite trouvé preneurs. « Nous faisons une visite systématique avec les candidats avant leur éventuelle demande d’admission. Quelques-uns n’ont pas aimé le fait d’être coupés de la ville, mais dans l’ensemble, beaucoup se rendent compte que c’est une opportunité qui peut s’avérer sympa », conclut Frans Hoefsloot.
Naissance d’un projet : convaincre et tisser des liens