Prix des ensilages d’herbe et de foin
Le manque de stocks et les hausses des produits de substitution notamment soja, tirent les prix des échanges vers la hausse.
La légère hausse des prix du soja, du blé et de la paille entrainent une augmentation des prix de parité pour 2018. C’est donc à partir de ces produits que la méthode détermine le prix du fourrage selon sa valeur fourragère UF et matière azotée. Dans les transactions, il faut cependant tenir compte du marché tirant les prix vers la hausse en raison du manque de stocks cette année. Ce dernier point est du ressort de la négociation entre le demandeur et l’offreur.
Les transactions d’ensilage d’herbe et de foin à base de graminées et de légumineuses ont été à la hausse sur les derniers mois d’hivernage en raison du manque de stocks. A cela il faut rajouter un début de campagne pluvieux qui reporte les mises au pâturage. Il faut espérer que cela ne dure pas et que les rendements permettront de reconstituer un minimum de reports de stocks.
Dans le cadre des transactions, les situations sont très disparates. Certains offreurs proposent du foin à faire à faible prix pour entretenir une parcelle, d’autres, cas des éleveurs caprins, recherchent du foin de luzerne, pour compléter une ressource structurelle insuffisante. Dans ce dernier cas, et hors contractualisation, l’offre et la demande déterminent le plus souvent le niveau du prix. C’est donc un marché parfois spéculatif. L’ensilage et l’enrubannage, en raison de la teneur en eau sont des marchés de proximité dans lesquels on trouve une notion de service rendu entre voisins. Les prix pratiqués se rapprochent ainsi plus des prix de parités.
Dans l’objectif d’apporter un repère, la méthode pour calculer le prix de l’herbe, récoltée plus ou moins précocement, ensilée ou fanée est établie à partir du prix de marché d’un mélange d’aliments. Il est constitué de paille – blé – tourteau de soja apportant le même nombre d’UF, de protéines et d’encombrements. Il permet ainsi d’évaluer le prix du fourrage en prenant en compte la valeur en UF et matière azotée de celui-ci. Les autres caractéristiques: cellulose, teneur en amidon, minéraux, types de protéines ainsi que la facilité d’emploi ne sont pas prises en compte. Bien que secondaire, elles peuvent, influencer le prix lors de la négociation et la décision d’achat.
Le prix du soja en hausse
Les prix de référence pour 2018, avril de chaque année, retenus pour le calcul sont pour la paille de 65€ (+5€), le blé 150€ (stable), le tourteau de soja 400€ (+25€) par tonne à la ferme. Ces prix de cotation (La Pallice pour le blé et Montoir pour le soja), sont corrigés des frais de transport, de la marge et de l’aplatissage pour le blé. Ainsi pour une valeur alimentaire proche du stade indiqué, le prix ci dessous indique donc le seuil à partir duquel le mélange de paille et concentrés est plus intéressant.Le prix est cependant très dépendant du stade du fourrage. Ainsi dans le cas d’un foin récolté mi-mai le prix se rapprochera plus de l’ensilage fin épiaison que du foin floraison. Pour cette raison et parce qu’aussi les prix des matières premières varient dans le temps, j’indique ci-dessous une fourchette. C’est une base de négociation. En terme de sensibilité, ces prix d’équivalence sont plus soumis pour les fourrages riches en énergie, par exemple l’ensilage de RGI, à la variation du prix du blé ; pour le foin de graminée, fourrage d’encombrement, à la paille ; pour le foin de luzerne au tourteau de soja. (voir les deux tableaux ci-contre)
A titre d’exemple au-delà de 130 €/T de matière sèche sur pied, l’ensilage de dactyle ou de RGA (1ère coupe début épiaison) est moins intéressant que le mélange de paille à 65€, blé 150€et soja 400€.
Pour l’enrubannage, il faut réaliser également une matière sèche. Le prix selon le stade de récolte se situera entre l’ensilage et le foin par tonne de matière sèche.
Majoration de 55€ pour les fourrages récoltés
Pour les fourrages récoltés par le vendeur, une majoration forfaitaire de 55€ est nécessaire pour l’ensilage par tonne de MS et pour du foin par tonne brute. Elle prend en compte le coût du matériel et de la main d’œuvre. Le rendement moyen influence énormément le cout par hectare. Il faut tenir compte également des conditions de récolte et de stockage pouvant dégrader la qualité du fourrage.Peser les remorques et matières sèches
L’estimation de la quantité achetée se réalise pour l’ensilage en pesant les remorques (toutes au moins une fois) et une matière sèche (une poignée à chaque remorque dans un seau à l’ombre, puis prélèvement de 500 gr pour analyse). Le comptage des remorques et le cubage de chaque remorque du chantier à la sortie du champ est moins précis. Il faut compter environ 115 kg de MS par M3. Enfin le cubage des silos est soumis au degré de tassement. La densité moyenne en kg MS par m3 dans le silo. (voir tableau ci-joint).Enfin lors d’une transaction, et pour limiter d’éventuel litige, il est nécessaire d’écrire un minimum d’éléments : modalité d’estimation du poids acheté, prix, période de récolte.