Remettre le lapin français au menu des cantines
Si les indicateurs de production et de consommation sont à la baisse, la filière ne s’affaiblit pas pour autant. Forte de son indexation des prix, elle poursuit ses chantiers, notamment celui de pousser le lapin français dans les assiettes des restaurants.
Si les indicateurs de production et de consommation sont à la baisse, la filière ne s’affaiblit pas pour autant. Forte de son indexation des prix, elle poursuit ses chantiers, notamment celui de pousser le lapin français dans les assiettes des restaurants.
De 106 éleveurs en 2012, la filière cunicole est tombée à 81 cette année en Nouvelle-Aquitaine. 51 d’entre eux sont en Deux-Sèvres. La consommation de viande de lapin a elle aussi diminué, passant de 1 kg 100 en 2003 à 500 gr aujourd’hui. Malgré tout, après deux ans de pandémie, les acteurs du Brilap et du CPLB (Cavac) sont fermement décidés à renouer avec la RHD (restauration hors domicile).
La semaine dernière, plusieurs d’entre eux rencontraient Anne-Sophie Guichet, conseillère départementale des Deux-Sèvres en charge des circuits courts. « Nous avions lancé des choses depuis une dizaine d’années, notamment avec Agrilocal dans la Vienne, nous souhaitons les réactiver. Nous avons peut-être des petits volumes mais ils se maintiennent », argue Gilles Corvaisier, animateur de l’interprofession Brilap.
Le peu de lapin, qu’il soit français
Gwenaël Moreau, éleveur de 800 cages-mères en Charente-Maritime et président du CPLB, était à ce rendez-vous, qui sera suivi d’autres rencontres avec des conseils départementaux (l’élaboration des projets alimentaires territoriaux représentant un contexte favorable). Pour lui, la filière fait des efforts : « Les trois abatteurs du groupe ALPM (dont Loeul&Piriot) proposent une grande variété de produits : sans os, du sauté, des saucisses…
On a les outils pour faire consommer du lapin élevé, abattu et transformé dans la région aux jeunes dans les écoles, les collèges, etc. Pas tous les jours bien sûr, mais que le peu de lapin qu’ils mangent ne viennent pas de l’étranger ».
Réussir la reprise des fermes
Pour les deux acteurs cunicoles, la filière se trouve devant le défi du renouvellement des générations. « On a beaucoup de départs à la retraite et 50% des fermes sont de beaux outils. La difficulté se trouve parfois dans la question de la maison d’habitation qui jouxte l’élevage, explique Gwenaël Moreau. Nous mettons en tout cas un plan Marshall du lapin pour accompagner financièrement les candidats à la reprise. L’indexation des prix des abattoirs sur les prix de l’aliment garantit une marge et rassure tout le monde ».
Ce plan inédit permettra de continuer d’avancer aussi sur le bien-être animal, en généralisant les parcs plutôt que les cages. « Pour la maternité, ce n’est pas encore possible mais en engraissement si. Ces questions de bien-être sont notre deuxième grand défi », conclut l’éleveur.
On a les outils pour faire consommer du lapin élevé, abattu et transformé dans la région aux jeunes dans les écoles, les collèges, ...