JA 79
Remettre les agriculteurs au centre du village
La table ronde avait pour but de rappeler le rôle fondamental des exploitants sur leur territoire et de présenter les initiatives favorisant l’installation et la consommation locale.
La table ronde avait pour but de rappeler le rôle fondamental des exploitants sur leur territoire et de présenter les initiatives favorisant l’installation et la consommation locale.
« Rappeler le rôle de l’agriculture sur le territoire ». C’était là l’objectif de la table ronde des JA 79 à l’occasion de leur assemblée générale, le 6 mars, à Terves. Une nécessité, même si les organisateurs ont déploré l’absence de nombreux officiels. L’un des aspects de cette problématique est l’approvisionnement des collectivités en produits locaux. Pour Jean-Michel Bernier, le président de l’Agglo 2B et maire de Bressuire, le principal frein est d’ordre légal : sur les gros volumes, les collectivités sont soumises aux marchés publics, c’est-à-dire aux appels d’offres.
Structurer et mutualiser
La nécessité de structurer le réseau ressort également. « Résalis s’y est essayé, avec quelques difficultés, rappelle l’édile. Il faut canaliser en amont les groupements de commandes ». Actuellement, la cuisine centrale de Bressuire fournit entre 1400 et 1500 repas par jour dans les cantines, les seuls marchés de RHD maîtrisés par la collectivité. « Nous arrivons à nous fournir à 50 % en local, c’est-à-dire sur l’Agglo ». Une concertation est menée avec le Campus des Sicaudières et le Civam pour renforcer cette part mais « le travail de réflexion et de mise en calendrier est difficile ».
Pour Samuel Vandaele, il faut remettre avant tout des cuisiniers dans les cantines pour être capable d’adapter les doses aux besoins des enfants et de cuisiner les restes. « Et pourquoi pas se rapprocher des marchés de gros, qui ont des compétences logistiques que nous ne possédons pas », avance le représentant syndical.
Il faut donc mutualiser les plateformes mais également les moyens de productions, spécifie Patrick Sauvaget, agriculteur et conseiller municipal à Saint-Pompain. « Lorsque l’A83 s’est construite, nous nous sommes rassemblés et avons organisé le remembrement du foncier. Aujourd’hui, nous partageons nos moyens de production. Il n’y a que comme ça qu’on peut s’en sortir ». Cette mutualisation lui permet aussi de se libérer du temps pour remplir ses obligations de conseiller municipal et ainsi peser dans les décisions, une volonté forte du nouveau président des JA 79.
Des dispositifs d’accès au foncier
Mais pour réussir tous ces projets, il faut faciliter l’accès au foncier agricole, d’autant plus que d’ici quelques années, le nombre de départs à le retraite devrait passer de 200 à 300 par an. Alors pour séduire futurs exploitants comme futurs propriétaires, le Safer a mis plusieurs dispositifs en place, dont le dernier en date, effectif depuis le 1er janvier 2020 et qui est spécifique à la région : une prise en charge des frais d’actes à hauteur de 50 % de 1 500 euros maximum. Un petit coup de pouce parmi les autres dispositifs : l’assurance fermage, signée avec Groupama, qui verse le loyer au bailleur les deux premières années en cas de défaut de paiement du fermier, le partage du foncier, qui voit le bailleur payer 2 % du montant total du foncier chaque année pendant cinq ans afin de lui libérer de la trésorerie, ou encore le stockage des terres pendant trois ans afin d’éviter le démantèlement des exploitations.
« Le foncier nous interpelle beaucoup dans le Bocage », reconnaît Jean-Michel Bernier. Sur l’Agglo 2B, un recensement a mis en lumière 1 300 corps de bâtiments qui pourraient être réutilisables (granges, étables…) pour faire des gîtes notamment, ce qui permettrait de redynamiser le territoire tout en mettant en valeur ces bâtiments.