Renouvellement élevé et génisses lourdes améliorent le revenu
Dans le fonctionnement du cheptel, beaucoup se posent la question du bon taux de renouvellement et de la valorisation des génisses restantes.
Dans les systèmes de l’ouest la rentabilité s’améliore selon 2 axes : l’augmentation du taux de renouvellement et la hausse de l’âge à la vente des génisses.
Ces deux constats dépendent directement des prix des animaux et du rapport de prix entre céréales et bovins. Le taux de renouvellement a un impact plus limité sur le résultat que l’allègement du poids de carcasse des femelles non-conservées.
La filière souhaite une diminution du poids des carcasses. Mais les niveaux de prix inférieurs pour les génisses légères par rapport aux vaches pénalisent le résultat. Pour maintenir le résultat, il faudrait une progression du prix des génisses finies à 18 mois de près de 1 €/ kgc.
L’exploitation témoin se compose de 2.2 UMO, 150 ha, 130 vêlages charolais pour 2/3 en aout septembre et 1/3 en février mars. Le système fourrager est intensif. Tous les animaux sont finis à l’auge et les génisses au-delà du renouvellement sont abattues à 36 mois. L’IVV troupeau est de 379 jours, la mortalité de 10% avant sevrage.
À partir cette exploitation témoin, les chambres d’agriculture, dans le cadre du dispositif Inosys Réseaux d’élevage bovins viande Pays de la Loire - Deux-Sèvres, ont porté le taux de renouvellement de 30 à 20 % et la valorisation des génisses finies de 36 à 18 mois.
Renouvellement : un niveau minimum
En Pays de la Loire et Deux-Sèvres, les taux de renouvellement se situent en moyenne entre 22 et 25 % pour la Salers et la Limousine jusqu’à 27 et 30 % pour la Blonde d’Aquitaine et la Parthenaise. Un niveau élevé donne de la souplesse dans la gestion du nombre d’animaux fécondés sur une période donnée. Par contre, un pourcentage élevé de primipares entraîne plus de vigilance autour du vêlage.
Le passage du taux de renouvellement de 30 à 20 % de génisses augmente l’âge des réformes et diminue le poids moyen des carcasses de quelques kg. Il dégrade l’IVV de 10 à 15 jours et entraîne plus de vaches improductives ainsi qu’une période de reproduction plus étalée. Enfin, un faible taux de réforme limite l’évolution génétique. Cette dégradation de la maîtrise technique du troupeau a un impact économique important à long terme. Sans tenir compte de cet effet, la dégradation du résultat est d’au moins 1 300 €. Il est aussi le résultat de l’évolution des ventes avec 12 vaches de réformes de moins et 12 génisses finies à 18 mois en plus.
Génisses finies à 18 mois : moins de kilos et baisse du prix
La génisse de 18 mois possède un indice de consommation supérieur au taurillon. Les essais des Établières montrent un besoin de 8,8 kg de MS pour 1 kg de GMQ contre 6,4 pour un taurillon charolais (même ration que les JB).
Ce coût de production plus élevé lié à un prix de marché plus faible que celui des génisses de 36 mois entraîne une baisse de résultat de 6 000 E par rapport au témoin. Il est la conséquence de la production de 21 génisses de 18 mois (340 kgc à 3.50 €,) remplaçant les 21 génisses lourdes (400 kgc à 4.04 €.Elles sont élevées comme pour le renouvellement avec 100 jours de finition).
Par contre, le rajeunissement des ventes de génisses finies ne constitue pas une difficulté technique.
Il existe une valorisation intermédiaire : la génisse de 25 mois. Dans ce système, une saison de pâturage à l’herbe limite la durée de finition à l’auge et diminue les coûts de production. Le résultat est donc intermédiaire entre les deux autres types de génisses produites. Le prix d’équivalence (prix à partir duquel le résultat est égal à l’exploitation témoin) est à 4,05 €/kgc. Soit le prix des génisses finies de 36 mois.
Broutardes ou génisses de 18 mois : même résultat
La vente des génisses non conservées pour le renouvellement en broutardes (500 € pour 270 kgv) dégrade le résultat dans la même proportion que des génisses finies à 18 mois.
Il faudrait rajouter 350 € par broutarde pour obtenir le même résultat que l’exploitation témoin. En cas d’insuffisance de place en bâtiment ou de ressource fourragère, il est cependant plus intéressant de vendre ce type d’animal en premier.