Grippe aviaire
Repeuplement, indemnisations : work in progress
Plus d’un mois après le dernier cas enregistré en Deux-Sèvres, cinq zones sur huit ont été levées. Le repeuplement y est possible mais pas si simple. La filière vit suspendue aux mesures administratives, sanitaires et d’indemnités.
Plus d’un mois après le dernier cas enregistré en Deux-Sèvres, cinq zones sur huit ont été levées. Le repeuplement y est possible mais pas si simple. La filière vit suspendue aux mesures administratives, sanitaires et d’indemnités.
Petit à petit, la carte préfectorale de levée des zonages remonte vers le Nord. La ligne s’établit à ce jour entre Sansais à l’Ouest et Saurais à l’Est, Niort et sa périphérie Nord restant dans les prochaines zones à lever.
D’ici à la mi-juillet, l’ensemble des périmètres devrait passer le cap du repeuplement.
Du côté des indemnisations, les situations se débloquent aussi progressivement. « La semaine dernière, on enregistrait 1,90 M€ déjà versés à 38 des 53 éleveurs deux-sévriens dont le site avait constitué un foyer épidémique. Une expertise sera nécessaire pour en demander le solde dans le courant de l’été », cadre Alain Baudouin, responsable élevage à la chambre d’agriculture 17-79.
Les autres indemnités sanitaires, destinées aux 225 élevages dépeuplés, sont en cours d’évaluation. Leurs animaux ont pu être valorisés économiquement pour une grande majorité, mais souvent avec une marge brute dégradée. « Concernant les indemnisations pour pertes économiques (vides sanitaires), l’acompte de 50 % sera mobilisable auprès de FranceAgriMer en juillet pour un versement en septembre, puis le solde en décembre sur attestation des marges brutes historiques de l’élevage par un cabinet comptable », continue Alain Baudouin. Le paiement de leur solde est annoncé pour mars 2023.
Prise de risque et accompagnement
Le responsable de la chambre invite toutefois à la prudence sur le calendrier de repeuplement : « il y a des conditions de nettoyage/désinfection à valider pour les élevages foyers IAHP. On a vu en Maine-et-Loire un délai supplémentaire sur une zone car le virus avait été détecté dans une basse-cour lors d’une visite vétérinaire. Toute la difficulté réside à prévoir sa remise en place avec plusieurs semaines d’avance, sans certitude de la levée. Et d’être sûr que le fournisseur a assez d’animaux disponibles. Les repros ont été très touchés ». En canards par exemple, ce sera plus long qu’en poulets.
Son service est mobilisé pour accompagner les éleveurs dans leurs démarches, le conseil, le montage des dossiers. « Nous avons essayé d’être le plus réactif possible, de faire l’interface entre les productions, interpro et l’administration. On oriente aussi vers les dispositifs d’aides complémentaires, comme le RSA dérogatoire par exemple. C’est un petit complément, mais c’est bien que ça existe ».
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Plus jamais ça !
Face à l’ensemble de la profession qui exprime un très net « plus jamais ça ! », il s’agit de construire l’avenir de la filière post crise. « On était préparés à une tempête mais pas à ce tsunami, témoigne Alain Baudouin. Réparer ne suffira pas, il faut reconstruire autrement. Il y a des initiatives qui ont fait leurs preuves, comme la zone tampon entre Saint-Nazaire et Tours pour éviter la propagation en Bretagne. La vaccination est une autre piste. On doit travailler sur les circulations de matériels, personnes et transports qui véhiculent le virus, mais aussi sur l’élimination des cadavres, qui n’a pas été optimale au plus fort de la crise ».
Pour lui, il est encore trop tôt pour prendre des décisions ; il faut accorder le temps nécessaire à l’analyse de ce qui s’est passé. Et de finir sur un message de conciliation : « Il y a des tensions entre les productions, les modes d’élevage. Je tiens à dire que personne n’a raison ni tort dans la gestion de la crise. Tout le monde a été touché, par un virus qui est apparu, en Deux-Sèvres, chez 20 oies au bord d’un étang. Chacun s’est plié aux mesures de dépeuplement, dans l’intérêt de la filière. Ces mesures de biosécurité, même si elles peuvent poser question, sont essentielles ».
On doit travailler sur les circulations de matériels, personnes et transports qui véhiculent le virus, mais aussi sur l’élimination des cadavres, qui n’a pas été optimale au plus fort de la crise
Une réunion d’information sur l'emploi le 20 juin à Nueil-les-Aubiers