Interview
« Sans rémunération, nous allons dans le mur »
Conjoncture en berne pour les cheptels à haute valeur ajoutée, annonces PAC qui laissent présager des pertes financières, application d’Egalim 2 pas à la hauteur : pour Thierry Bernier, responsable Fnsea 79 Bovins viande, les signaux sont négatifs pour la filière.
Conjoncture en berne pour les cheptels à haute valeur ajoutée, annonces PAC qui laissent présager des pertes financières, application d’Egalim 2 pas à la hauteur : pour Thierry Bernier, responsable Fnsea 79 Bovins viande, les signaux sont négatifs pour la filière.
Comment décririez-vous la conjoncture actuelle en bovins allaitants ?
Thierry Bernier : Si on écoute le marché, en ce moment, il ne faudrait faire que du haché. C’est 75 % de la demande. Les vaches à haute valeur ajoutée n’ont pas de débouché, sauf les charolaises et les laitières. Engrais, carburant, alimentation : les coûts explosent pour tous les éleveurs. Sans avoir changé mon cheptel, j’enregistre 23 000 € de dépenses en plus cette année. Certes j’ai vendu mes céréales à bon prix. Mais ce n’est pas avec l’atelier bovin que je me rémunère. Pendant ce temps, la décapitalisation continue. On dénombre 255 000 bovins allaitants en Deux-Sèvres, Soit 42 000 en moins depuis 2015 (baisse de 14 %, source GDS 79). Sans réévaluation de la rémunération, nous allons droit dans le mur.