Lait de vache
Un entretien régulier pour éviter les gros pépins
La machine à traire est un matériel très sollicité et si un contrôle est obligatoire tous les dix-huit mois dans le cadre des BCAE, l’éleveur doit vérifier chaque jour son bon fonctionnement.
La machine à traire fonctionne en général deux fois par jour, 365 jours par an. A raison d’une heure et demie par traite, elle fonctionne 1 095 heures par an. Compte tenu des sollicitations journalières et de sa durée d’utilisation, la machine s’use et peut se dérégler. Un entretien régulier et un contrôle annuel, permettent d’éviter les gros problèmes qui peuvent parfois empêcher de bien traire.
« J’ai un problème de mammites depuis à peu près un mois. Pouvez-vous contrôler ma machine à traire ? » C’est le genre d’appel d’urgence que reçoivent les conseillers Opti’traite. « C’est comme cela que tout commence en général. Un appel pour un contrôle en urgence, assez souvent dû à un défaut d’entretien de l’installation de traite », notent les conseillers Vincent Moinet et Damien Girard qui assurent 550 contrôles de machine à traire par an, un tiers en chèvres et deux tiers en vaches. « Une machine à traire est un matériel indispensable qui doit être entretenu, car c’est aussi un enjeu pour la qualité du produit soumis à des pénalités. »
Pour eux il ne suffit pas de nettoyer les éléments présents dans la fosse de traite. Chaque élément de l’installation doit être vérifié régulièrement. « Un entretien régulier est toujours moins coûteux qu’une réparation dans l’urgence. »
Un entretien de chaque jour
Ainsi tous les jours, il faut vérifier les griffes, nettoyer les orifices calibrés pour éviter les engorgements dus à un mauvais écoulement du lait . Il faut aussi changer les manchons trayeurs percés et redresser ceux qui sont vrillés pour éviter les fuites. Les clapets d’auto-fermeture mal nettoyés peuvent générer des non-coupures de vide qui, en cas de chute des griffes, provoquent des aspirations de souillures. Le piège sanitaire doit aussi être inspecté et nettoyé chaque jour pour éviter les pertes de débit. L’altération des phases de pulsation peut être provoquée par des tuyaux en mauvais état du système de pulsation.
Chaque semaine on vérifiera la pompe à vide, son niveau d’huile, les courroies. « Les éleveurs oublient souvent de nettoyer la grille de ventilation, ce qui peut provoquer une surchauffe de la pompe. »
Tous les mois, les conseillers recommandent aussi de nettoyer les filtres du régulateur de vide pour empêcher les variations du niveau de vide. On dépoussiérera également les entrées d’air et les filtres du système de pulsation qui régulent les phases de massage. « Les pulsateurs pneumatiques doivent être intégralement nettoyés sinon l’on constate des modifications des fréquences et des rapports de fonctionnement. »
Entretiens semestriel et annuel
Tous les six mois, l’éleveur doit vérifier et resserrer éventuellement les raccords du lactoduc pour éviter les fuites. « Dans nos contrôles, c’est souvent la pente du lactoduc qui n’est pas suffisante, elle doit être de 0,5 à 2 % minimum. Mais cela relève de l’installation pas de l’entretien. » Tous les six mois, il faut aussi s’attaquer au nettoyage des plateaux de lavage et changer les tuyaux endommagés. « Tous les ans, il faut absolument penser à changer tous les manchons trayeurs et les tuyaux courts à lait qui finissent par être craquelés, mais aussi vérifier et changer si besoin les caoutchoucs des compteurs à lait. » Une remise à neuf des tuyaux qui permet de limiter les problèmes de germes qui s’installent dans les craquelures.
Enfin chaque année, l’éleveur vérifiera les clapets anti-retour de la pompe à lait, et les systèmes de déposes automatiques en nettoyant et lubrifiant les vérins de dépose des griffes.
Le tour de la machine fait régulièrement permettra de travailler chaque jour plus sereinement en attendant le tour du contrôleur.