Une liste qui entend garder les pieds sur terre
Le scrutin pour renouveler les 33 élus de la Chambre d’agriculture aura lieu en janvier prochain. FNSEA 17 et JA 17 font liste commune et expliquent leurs positions.
Ce lundi à Archingeay, ils étaient tous là ou presque autour de Luc Servant, Cédric Tranquard (FNSEA 17) et Pierrick Roy (JA 17) pour lancer la campagne commune pour les élections à la Chambre d’agriculture de janvier prochain. Le slogan («responsable, solidaire, combatif, pragmatique»), les 20 noms de la liste conjointe veulent le décliner. «Notre projet n’est plus un modèle, mais une multitude d’opportunités à construire et structurer ensemble», est-il écrit dans la présentation de la liste lundi. Conscients de «défis» que l’agriculture départementale des prochaines années doit relever, ils perçoivent les «tendances», ne s’attardent pas sur les constats, peu porteurs de dynamiques, mais situent pour autant leur engagement consulaire à venir dans la défense de la profession, du métier et du revenu. Luc Servant liste les pistes de développement, les «possibles». Et de citer nouvelles cultures, impact environnemental, marais et vente directe ou circuits courts : «Il nous faut parler, par exemple, aussi de trouver de nouvelles formes d’élevage pour répondre à la demande de proximité» Dans les «freins», l’incertitude économique demeure en tête. «Nous avons parfois une problématique de financement des projets, lorsqu’il manque des références, ou des idées nouvelles, innovantes» souligne Luc Servant. «Il faut ajouter comme frein à l’expansion la complexité réglementaire avec une réglementation contraignante.» Selon lui, président sortant de la Chambre, la structure consulaire a une influence : «c’est le rôle de chaque élu. Être présent au niveau local dans les Cdc, les intercommunalités lorsque l’on parle d’aménagement du territoire. Sinon cela se fait sans nous. Notre présence d’élus et d’agents de la Chambre permet de décliner des projets et accompagner les territoires dans le développement de l’agriculture, de la ruralité.» Élus indispensables, car «agriculteurs locaux venant défendre l’agriculture», en tandem avec les agents avec des compétences. «C’est un binôme.»
Défendre toutes les agricultures
Cédric Tranquard se place résolument dans «l’angle exploitants» : «nous allons à la Chambre pour défendre notre métier. C’est un des lieux où nous devons faire passer nos idées, nos conceptions de l’agriculture, du métier.» Le président de la FNSEA 17 trouve que la liste reflète bien «les compétences» pour «toutes les agricultures» pratiquées en Charente-Maritime… et celles à venir. «La Chambre influe énormément. Beaucoup de structures, de candidats à l’installation, d’exploitants s’appuient sur la Chambre pour mener à bien leurs projets.»Luc Servant met en avant aussi une partie du bilan du mandat qui s’achève : «la mutualisation a du sens. Cela permet d’aller chercher des compétences pointues que nous n’avons pas dans le département, soit en Deux-Sèvres soit en région.» Il mettra à profit la campagne «pour de nouveau rappeler le rôle de la chambre : c’est nécessaire. Les agriculteurs voient peut-être le seul lien État-Chambre, mais la Chambre est là pour accompagner les agriculteurs et les représenter, à tous les niveaux. Elle permet aussi de sortir par les compétences, les relations de sortir de l’isolement des exploitants dans leurs exploitations.»
La présentation écrite revient sur les grands thèmes «d’actualité» du monde agricole et des commercialisations et cible aussi les «acquis» du tandem FNSEA-JA sur nombre de sujets : contractualisation, dégâts de gibier, compétitivité des exploitations, gestion du foncier, énergies renouvelables, etc.
Le vote se fera par correspondance en janvier prochain. Dans un premier temps, ce n’est pas le score de cette liste des syndicats majoritaires qui retient les conversations, mais bien plus comment motiver le monde agricole pour participer. Luc Servant trouve que ces élections professionnelles sont les seules à obtenir des taux de participation importants au regard des autres élections professionnelles, chambre de commerce ou de l’artisanat par exemple : «cela nous donne une meilleure crédibilité». Sentiment que partage pleinement Cédric Tranquard.
L’enjeu pour une bonne participation, selon Luc Servant, est de poursuivre les explications sur le rôle de la Chambre. «Beaucoup d’informations arrivent chez les exploitants, mais elles sont difficiles à décoder seul. C’est le but de la Chambre. C’est la mission de la Chambre», conclut-il. De syndicalistes, les 20 noms vont se faire, durant deux mois, propagandistes FNSEA ou JA pour inciter au vote et inciter à choisir FNSEA-JA.