Vers un label «plantes de France»
La mission sénatoriale présidée par Corinne Imbert a présenté son rapport final.
La mission d’information du Sénat sur le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales, que présidait la Charentaise-Maritime Corinne Imbert, constituée en avril dernier à l’initiative du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE), a adopté le 25 septembre son rapport final présenté par Joël Labbé (RDSE – Morbihan).
Au cours de 36 auditions, tables rondes ou visioconférences complétées de deux déplacements en Maine et Loire et Drôme, où elle a rencontré des producteurs, cueilleurs, herboristes, pharmaciens, médecins, universitaires, chercheurs, entreprises industrielles ou artisanales de transformation, la mission a procédé à une large mise à plat de la «filière plantes», au cœur d’enjeux sociétaux liés à la santé, à l’environnement et au développement des territoires (Voir notre dossier complet dans l’édition du 7 septembre).
Pour Corinne Imbert, «la dynamique de la filière s’appuie sur des marchés porteurs : le recours à des soins perçus comme plus naturels fait écho à des attentes de nombre de nos concitoyens sur la façon dont ils souhaitent aborder leur santé au quotidien.» La mission d’information formule 39 propositions, qui marquent, pour son rapporteur Joël Labbé, «un point de départ» : «cette mission a mis en lumière l’incroyable potentiel de la filière des plantes médicinales notamment pour les territoires ruraux. Elle a aussi permis de poser les enjeux de la reconnaissance des métiers d’herboristes. Si nous ne sommes pas sortis avec des solutions clés en main sur ce sujet sensible, au carrefour du bien-être et de la santé, ce rapport n’est qu’une première étape : la mission a proposé la constitution d’un groupe de travail afin de poursuivre la réflexion.» Une proposition de loi pourrait suivre.
Valoriser la production française
Les principales propositions visent à assurer la transmission d’un patrimoine vivant, des connaissances et savoir faire liés à la culture et à l’usage traditionnels des plantes médicinales sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Il s’agit aussi de consolider la dynamique de la filière de production, en accompagnant le développement de formations agricoles spécialisées, la structuration des acteurs, les échanges et mutualisations. Les propositions veulent aussi valoriser une production française «d’excellence et écoresponsable» en créant un label «Plantes de France», fixer un objectif ambitieux de 50 % des surfaces cultivées en «bio» et de faire du soutien à la recherche en agronomie une priorité. Les propositions veulent adapter le cadre réglementaire «sans transiger sur la sécurité des consommateurs» avec des normes au caractère artisanal et un réexamen de la liste de 148 plantes médicinales sorties du monopole pharmaceutique concernant des «petits maux du quotidien».Sur le sujet sensible de la renaissance d’un ou de plusieurs métiers d’herboristes, tels que les «herboristes de comptoir» ou «paysans herboristes», la mission propose que la concertation se poursuive.