Association des laiteries : Préparer l'avenir, malgré la crise
À l’occasion de son assemblée générale, l’Association centrale des laiteries coopératives a fait un premier bilan de la crise sanitaire et s’est penchée sur les perspectives et projets qu’elle souhaite porter.
La 127ème assemblée générale de l’Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou, qui s’est tenue jeudi 18 juin, était particulière à plus d’un titre. C’était d’abord la première présidée par Patrick Roulleau, qui a succédé l’été dernier à Jean-Luc Rabillard. Et s’il a ouvert la réunion, comme de coutume, en compagnie du directeur Joseph Giraud, ce n’était pas face à une salle pleine de participants mais devant une caméra, précautions sanitaires oblige. Des conditions adéquates pour évoquer l’impact de la crise du Covid-19 sur les producteurs laitiers du bassin. Le président a tenu à saluer une fois de plus l’implication des professionnels de toute la filière. « J’espère que le consommateur et l’État s’en rappelleront… »
La filière a dû faire preuve d’une importante flexibilité pour s’adapter aux évolutions rapides du marché, par exemple pour les produits les plus hauts de gamme, boudés en début de crise puis revenus en grâce vers la fin. « On a eu ce problème au moment du confinement et du déconfinement, qu’il a fallu anticiper », signale Patrick Roulleau. « C’est d’autant plus dommage qu’on sortait d’une année 2019 où tous les voyants étaient au vert », abonde Joseph Giraud. La collecte de lait de chèvre progressait de 0,44 % sur un an, tandis que celle de lait de vache reculait de 2,52 % ; mais ces chiffres cachent une fin d’année marquée par un fort dynamisme, qui s’est poursuivi au début de 2020. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte est en hausse de 1,78 % en lait de vache, et de 4,99 % en lait de chèvre. « On pressentait une très bonne année, et tout ça a été fracassé par cette crise », se désole le directeur de l’Association centrale des laiteries. Les deux hommes évoquent des incertitudes sur la suite, qui dépendront notamment de l’évolution de la situation sanitaire et de la vitesse à laquelle les stocks se résorberont.
Mieux valoriser le lait collecté
Crise ou pas, l’objectif de l’Association centrale des laiteries reste de préparer l’avenir. Il passera notamment par une plus grande autonomie des deux laboratoires, le LABCO (Laboratoire d’analyses du Centre-Ouest) et le LILCO (Laboratoire interprofessionnel laitier du Centre-Ouest), qui vont devenir des filiales « pour qu’ils puissent avoir une plus grande autonomie de gestion et soient en mesure de se développer par leurs propres moyens », explique Joseph Giraud.Autre sujet, et de taille, le maintien d’une dynamique laitière dans le bassin. Pour l’Association centrale des laiteries, il s’agit d’abord obtenir une meilleure rémunération pour les producteurs, ce qui passera notamment par une valorisation accrue du lait écrémé obtenu lors de la fabrication du beurre. L’arrivée du nouveau cahier des charges de l’AOP (voir notre édition du 5 juin) devrait y contribuer. Pour l’heure, la démarche ne fait que commencer. « Nous avons déposé un dossier à FranceAgriMer, en cours d’agrément », indique Joseph Giraud. Une réflexion est en cours sur les produits qui pourraient être élaborés. « On peut aller de l’ingrédient à un produit fini, sans doute en dépassant un peu la partie protéines », révèle Patrick Roulleau. Un premier aperçu a été présenté aux laiteries, et « les entreprises ont très bien réagi à ce projet », assure le président. « Elles sont vraiment engagées dans cette démarche. »