Banque
Des prêts de trésorerie pour les éleveurs laitiers
Le Crédit agricole propose des prêts de trésorerie aux producteurs de lait dans le cadre d’une « année
blanche », sans pour autant fermer la porte aux autres producteurs en difficulté, présentes ou à venir.

«Notre rôle est de rassurer une profession qui est inquiète. » Au-delà des mots, le président de la caisse régionale du Crédit agricole, Alain Minault, a présenté la semaine dernière une mesure d’aide aux producteurs de lait pour passer « une étape difficile ». Un prêt de trésorerie, plafonné à 15 000 euros, leur est proposé à raison de 25 euros pour 1 000 litres de quota à 2% sur cinq ans pour les jeunes agriculteurs et les « récents investisseurs ». Ce taux est porté à 2,5% pour les autres producteurs.
Sur les deux départements, la caisse régionale estime que 5% à 6% de ses 1 090 clients éleveurs laitiers pourraient être amenés à solliciter ce prêt de trésorerie.
« Ils ne sont pas forcément en difficulté, mais leur endettement aux 1 000 litres de quota est supérieur à la moyenne », estime Louis du Hamel, directeur des crédits à la caisse régionale.
Une « année blanche »
Cette aide s’inscrit dans le cadre d’une « d’année blanche » en matière d’annuité que la FDSEA et les JA ont formulée lors d’une récente réunion du comité de liaison des organisations agricoles en Deux-Sèvres. Elle a d’ailleurs été annoncée à la suite d’une rencontre entre les présidents Patrice Coutin et Alain Minault, le 30 septembre (lire Agri 79 du 2 octobre). Les organisations nationales avaient elles-mêmes été sollicitées pour apporter concrètement leur soutien aux éleveurs laitiers.
« Au-delà des producteurs de lait, nous souhaitons assumer toutes nos responsabilités pour accompagner l’ensemble des producteurs qui en auraient besoin. » Le président de la caisse régionale propose de réunir, si nécessaire, l’ensemble des créanciers des exploitants « afin de trouver des solutions avant qu’il ne soit trop tard ». Alain Minault estime que les trésoreries pourraient être encore plus tendues au printemps au moment des mises en culture. Il invite les agriculteurs « à ne pas rester isolés et à ne pas attendre la fin de l’année comptable pour se manifester ». « Nous avons prévu de réserver une écoute attentive à tous les éleveurs en difficulté », poursuit Louis du Hamel.
Car si les producteurs de lait sont les premiers concernés pas cette invitation, d’autres clignotants s’allument. Chez les ostréiculteurs de Charente-Maritime, pour des raisons sanitaires, mais aussi parmi les éleveurs de porcs, dont la situation est « bien plus inquiétante », et les producteurs de fruits et de légumes en particulier.