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"L'agrivoltaïsme doit créer un nouvel atelier "

La proposition de loi sur l'agrivoltaïsme, déposée par le député de la Vienne, Pascal Lecamp, a été adoptée par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, et devrait être mise en vote avant l'été. Les énergéticiens ont réagi, dont Théon Innovation, dont le siège social est à Montmorillon. La société veut mettre en avant un concept innovant basé sur le projet agricole.

Dans l'équipe de Théon Innovation, des associés fondateurs, Nicolas Bentz et Aurélia Flèche (à gauche) de la banque d'affaires énergie Adenfi. Xavier Guillot, responsable de la division agronomie et scientifique (à gauche au second plan). À droite, Philippe Moreau, fondateur de Théon Innovation, Dominique Clément, consultant et Mohamed Madani, ingénieur.
Dans l'équipe de Théon Innovation, des associés fondateurs, Nicolas Bentz et Aurélia Flèche (à gauche) de la banque d'affaires énergie Adenfi. Xavier Guillot, responsable de la division agronomie et scientifique (à gauche au second plan). À droite, Philippe Moreau, fondateur de Théon Innovation, Dominique Clément, consultant et Mohamed Madani, ingénieur.
© Marine Nauleau

Le sujet est sensible et le projet de loi* déposé par le député de la Vienne Pascal Lecamp n'a pas manqué de faire réagir les opérateurs. C'est notamment le cas de Théon Innovation, basée à Montmorillon et La Rochelle. Au départ (2008), un bureau d'études spécialisé dans le végétal. "Avant le Covid, des agriculteurs viennent nous voir avec la volonté de penser un nouveau modèle et d'autres sources de revenus. On arrive par cette entrée à l'agrivoltaïsme" explique le fondateur Philippe Moreau qui se targue de lire les rapports du Giec, retenant ainsi dans l'un d'eux," qu'il va manquer des hectares de cultures pour nourrir la planète tout en ayant besoin d'augmenter la part de production d'énergie".

Tout le contraire de ce que propose la loi selon Philippe Moreau qui parle de frein porté au développement de l'agrivoltaïsme. Selon lui : " La loi Aper était suffisante pour encadrer l'agrivoltaïsme dans l'espace rural. Mais là, le député mélange tout. La production agricole doit rester prioritaire et il faut qu'elle soit rentable " souligne l'entrepreneur qui confirme refuser des dossiers qui ne créent pas de nouvel atelier de production sur l'exploitation, inscrit dans le territoire.

Modèle vertueux

Et s'il réagit à la proposition de loi du député Lecamp c'est bel et bien pour se positionner comme un opérateur innovant qui veut garder en ligne de mire la question du projet agricole derrière l'installation de panneaux. "Les panneaux au sol, ce n'est pas notre truc et même si le parc est entretenu par des moutons pour garder l'alibi de la production agricole" lance Philippe Moreau.

Plus technique, il qualifie de "fausse bonne idée" la mesure qui vise à augmenter la distance entre les pieux de support pour se rapprocher de l'objectif des 90 % de rendement en grandes cultures exigés par le décret de la loi Aper en descendant à 20-25 % le taux de couverture. " La différence de distribution de la lumière impacterait de façon inégale la photosynthèse des plantes. Il est plus pertinent de travailler à un pilotage des panneaux qui intègre les besoins physiologiques de chaque espèce" souligne Philippe Moreau qui met en avant son modèle vertueux en jumelant véritablement la production agricole et énergétique. Et pas seulement avec l'élevage. C'est ainsi qu'au sein de Théon Innovation, Xavier Guillot, ingénieur agronome, travaille sur cette question. "Il faut aussi considérer l'évolution climatique mais aussi la gestion de l'eau et mettre en œuvre des ateliers agricoles innovants car nous avons deux cultures majeures, le maïs et le tournesol, qui ne vont pas sous les panneaux" souligne Xavier Guillot qui mise sur la diversification avec " le sorgho gras, le soja, les lentilles et pois chiche, à alterner dans les rotations. Ou encore des cultures comme la féverole qui pourraient venir substituer des cultures qui manqueront, comme le cacao". Reste à trouver les débouchés de ces "nouvelles cultures". L'ingénieur agronome incite d'ailleurs les coopératives à s'y pencher.

D'autant que l'enjeu de la sécurisation des exploitations mis en avant pas Théon Innovation, cache un autre enjeu de taille : leur transmission.

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