L’Angélique, marquise des anges
de chaque département de la Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, l’Angélique de Niort.
Depuis le Moyen-Âge, l’Angélique, surnommée l’herbe des anges, est l’objet de nombreux fantasmes. Originaire d’Europe du nord, elle aurait été introduite dans la région, probablement par des membres du clergé, au XIIe siècle, et cultivée pour ses vertus médicinales. Production mineure et confidentielle, à l’ombre des clôtures monacales, l’Angélique est utilisée comme rempart de la peste qui décime le tiers de la population de Niort dans les premières années du XVIIe siècle. Suspendue au cou, elle aurait protégé les Niortais et acquiert à cet instant une réputation quasi mystique.
Olivier de Serres, le père de l’agronomie, affirme d’ailleurs dans son traité « Le théâtre d’agriculture » que le nom de l’Angélique lui a été donné « à cause de cette vertu qu’elle a contre les venins ». On la veut tonique, stomachique, sudorifique, expectorante, carminative et dépurative, rien que ça.
C’est vers le XVIIIe-XIXe siècle que le produit trouve sa place dans l’alimentation, avec notamment l’Angélique confite. Alexandre Dumas, dans son « Dictionnaire de cuisine » paru en 1837, affirme que « la meilleure Angélique se fabrique à Niort ». Produit de luxe suite à la raréfaction des importations de sucre, une Angélique confite sous la forme d’un aigle sculpté est ainsi offerte au passage de Napoléon III dans la ville deux-sévrienne en 1852.