Le débat sur la souveraineté alimentaire pose des questions de prix
À l'occasion des 26e Controverses européennes (Agrobiosciences/Inrae), le 29 juin, Cécile Détang-Dessendre, directrice scientifique adjointe Agriculture à l’Inrae, a expliqué que «les débats qui sont arrivés avec le Covid» sur la souveraineté alimentaire posent «des questions de prix». La directrice de recherche en économie résume ces débats en «deux registres»: «d’un côté réduire ses importations et, de l’autre côté, relocaliser». Or, constate-t-elle, «si d’un côté, nous voulons réduire nos importations et de l’autre relocaliser - et donc ne pas forcément être au plus efficace de la production -, alors nous aurons des questions de prix à gérer.» D'autant plus s'il faut conjuguer ces mesures avec la nécessité d'être durable, qui «est au cœur du dispositif européen». Pour faire face à ces questions de renchérissement, certes «une partie de la population a montré une propension à payer», mais «une autre n’aura pas les moyens», constate Cécile Détang-Dessendre. Et d'appeler à «mettre en œuvre un soutien aux populations défavorisées», évoquant l'exemple anglo-saxon des food stamps. Mais aussi des actions pour modifier le régime alimentaire via «des politiques publiques qui peuvent aller sur de l’information, des structures de taxes».