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Certiphyto
L’éclatant succès de Certiphyto

A l’issue de la phase expérimentale, plus de 140 000 personnes, essentiellement des agriculteurs, ont bénéficié de la formation Certiphyto. Un premier bilan satisfaisant tant sur les plans quantitatif que qualitatif selon une enquête menée par BVA auprès des anciens stagiaires.

Dix-huit mois après son lancement et au terme de sa phase expérimentale, les formations Certiphyto ont enregistré un succès inattendu. Exigée par la directive-cadre de l’Union européenne sur l’utilisation des pesticides, la formation a été intégrée dans le Plan Ecophyto  qui vise à réduire de 50 %, l’utilisation des pesticides si possible, d’ici 2018. Mais aussi à diffuser des techniques alternatives économes en pesticides et à apporter une garantie de compétences aux utilisateurs, la loi exigeant des personnes physiques qui utilisent des pesticides de disposer d’un certificat.Christiane Lambert, présidente de Vivea, le fonds d’assurance formation des entrepreneurs du vivant, ne pouvait que se féliciter des résultats obtenus. Depuis son lancement fin 2009, 141 612 personnes ont bénéficié de cette formation : distributeurs, conseillers, professionnels des produits phytopharmaceutiques et surtout les agriculteurs dont « beaucoup venaient pour la première fois en formation », observe la présidente de Vivea. Pas moins de 434 organismes de formation se sont mobilisés, les chambres d’agriculture, les coopératives notamment mais aussi les Fdsea et les maisons familiales… Une enveloppe de 36 millions d’euros a été débloquée dont 25,6 millions par Vivea, le solde provenant de fonds européens et de FranceAgrimer.La présidente était d’autant plus satisfaite qu’une enquête conduite par BVA auprès d’un échantillon représentatif de 610 agriculteurs stagiaires souligne que la formation répond à un besoin et qu’elle révèle un taux de satisfaction élevé (93 %). Ainsi par exemple 60 % des personnes interrogées appartiennent aux secteurs de production les plus gourmands en produits phytos. A savoir les grandes cultures et la viticulture. Respectivement 42 % et 18 % des stagiaires alors que ces exploitations ne représentent que 23 % et 16 % des exploitations de la ferme France.
Prise de conscienceSurtout, la formation a fait prendre conscience aux agriculteurs  (94 %) que les produits phytosanitaires sont dangereux pour la santé et qu’ils peuvent entraîner des maladies. Ce qui implique une plus grande attention aux traitements des cultures (prise en compte des conditions météorologiques, pas de traitements systématiques, reconnaissance des maladies…). Prise de conscience également que les produits phytosanitaires ne sont pas sans effet sur l’environnement. 90 % des stagiaires y sont désormais sensibles.En revanche, les anciens stagiaires  (63 %) reconnaissent que les techniques pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires sont difficiles à maîtriser et que la mise en place de méthodes alternatives semble plus aléatoire que les traitements phytosanitaires (58 %). Les agriculteurs ont-ils changé leurs pratiques à la suite de la formation ? Oui certainement puisque 64 % des stagiaires ont mis en place au moins une des actions abordées au cours de la formation, qu’il s’agisse du port de gants, d’un masque, du recyclage des emballages, de la mise en place d’un registre de suivi des traitements ou du respect des délais de traitement…L’autre conclusion de l’enquête est que les agriculteurs restent demandeurs de formation et que ceux qui ont fait ce premier stage souhaitent en faire d’autres pour approfondir leurs connaissances sur les changements de pratiques et la mise en place de techniques alternatives.Ce premier bilan d’étape ne peut qu’encourager les responsables professionnels et publics à poursuivre dans cette voie. Jean-Marc Bournigal, le directeur de cabinet de Bruno Le Maire, a confirmé le soutien du ministère de l’Agriculture. Le chantier est immense, puisque 800 000 personnes dont 600 000 agriculteurs devront détenir le précieux sésame Certiphyto fin 2013 pour les conseillers et les distributeurs et fin 2014 pour les exploitants agricoles.
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