Charolais
National charolais : la Vendée à son zénith
Les sélectionneurs vendéens accueillaient le week-end dernier le national charolais à La Roche-sur-Yon. Pari réussi pour le nombre d'animaux inscrits, la fréquentation du public et le bon niveau du concours.
Rassembler 550 animaux adultes dont 80 taureaux idéalement conformés rivalisant de puissance et de muscle, et faire venir du Centre de la France, berceau de la race, les meilleures étables, c'est le pari réussi des sélectionneurs vendéens. Malgré une conjoncture difficile qui touche également les éleveurs qui vendent des reproducteurs, et des ensilages démarrés précocement dans l'Ouest, les éleveurs étaient nombreux et le public a foulé pendant trois jours les allées du parc des expositions de La Roche-sur-Yon superbement aménagé avec un grand ring de présentation et une retransmission des épreuves sur deux écrans géants.
«Le charolais ne s'était jusqu'alors jamais exposé à un niveau national dans son deuxième berceau de la race. Il était normal que les éleveurs fassent un peu le chemin inverse, vers l'Ouest. Les Vendéens nous ont montré tout leur savoir-faire et ce concours restera gravé dans le patrimoine du Herd-book charolais » soulignait son président, Hubert Baudot, samedi après la remise officielle des prix spéciaux.
« La compétition a été serrée : nous avons eu un très beau plateau génétique et nous avons apprécié la convivialité qui a régné sur ce concours. » Le cœur des éleveurs vendéens a dû battre un peu plus fort que d’habitude. Même si, avec l'organisation du concours de l'Arc Atlantique, les Vendéens se placent en deuxième position derrière Charolles en nombre d'animaux inscrits, l'accueil du National charolais est l'aboutissement d'un long travail de sélection : le premier concours charolais remonte dans le département à 1906.
L’élite de la race
Les amoureux de la race et les curieux ont pu assister à un show rassemblant les meilleurs élevages inscrits au Herd-book charolais et les férus de concours depuis plusieurs générations. Là où les palmes qui ont couronné un élevage ne sont pas le fruit de quelques jours d'élevage et de dressage. « On leur réserve une ration spéciale, on les met en petits lots, et on les dresse. Il faut bien un an » confient Thierry et Laurent Clame, éleveurs en Gaec dans l'Allier, sacrés pour un premier prix d'élevage des étables de plus de 70 vaches (catégorie 2). Ce challenge récompensant l'élite a rassemblé 10 élevages (1). Samedi après-midi, pendant deux heures, les premiers prix de section, et les prix spéciaux se sont vu remettre leurs récompenses A l'issue de ce show sur fond musical, les prix de familles et les prix d'élevage étaient rassemblés sur le ring : un beau plateau avec des bêtes relativement calmes et des éleveurs fringants dans leur chemise blanche.
Les sélectionneurs de la Bourgogne et de l’Auvergne s'imposent dans les prix de section et dans le prix de championnat mâles avec Unpicador de l’EARL Devillard de Saône-et- Loire, avec le prix de championnat femelles avec Apothéose pour le Gaec Cadoux de l’Yonne, et avec le prix de famille par la mère au Gaec Gauthé de la Nièvre. A côté, les « locaux » ont quand même réalisé de belles prestations : le prix de famille par le père revient au Sechave (2) avec Alcapone (3), tandis que le prix d'élevage des étables de moins de 70 vaches récompense l'élevage Soulard de la Charente-Maritime, et celui des étables de plus de 70 vaches en catégorie 1 est décerné à l'EARL Sallé du Maine-et-Loire. Si ce cru 2009 noté pour sa belle homogénéité et la puissance des animaux a récompensé la perle des sélectionneurs charolais, les GIE d'éleveurs propriétaires de taureaux ont su également s'imposer dans les meilleures places.
(1) Les organisateurs ont donc réservé deux catégories pour ce prix spécial.
(2 Sélection charolais vendéenne (groupement de propriétaires du taureau Al Capone).
(3) Prix de famille par le père : Al Capone, Casimir, Cléopâtre, Comtesse, et Dalton APC.