« Notre terre, qui ne nous nourrit plus, est vendue à prix d’or »
À Couhé, mercredi 11 octobre, les agriculteurs se sont mobilisés pour dénoncer des pratiques qui font flamber le prix de la terre. Sur ce territoire de la Vienne, ainsi que sur les cantons limitrophes des Deux-Sèvres, on enregistre des ventes entre 8 et 10 000€ l’hectare.
se sont rassemblés devant l’étude de Maître Gervais pour dénoncer l’opacité du marché foncier local.
Fermier en place depuis sept ans, à la vente des parcelles (14 ha), il se voit contraint de payer la terre 7 000 €/ha dans un marché moyen proche de 5 500 €/ha. « On a négocié », retrace Maxime Debenest, de Brux (86). Lors de la succession du propriétaire défunt, les terres avaient été évaluées à 8 000 € par le notaire, précise-t-il. « Compte tenu de la pression foncière sur notre secteur, on est prudent ». Pour l’exploitant, associé à son père et sa mère et dont le frère porte un projet d’installation, il n’est pas question de prendre le risque de perdre de la surface. « Nous sommes trois sur 150 ha de terre. Nous conduisons un troupeau caprin de 650 chèvres. À défaut de pouvoir nous agrandir pour accueillir Adrien, il nous faut coûte que coûte maintenir l’existant », explique-t-il.
Sur le secteur du Civraisien et les cantons limitrophes situés en Deux-Sèvres, les problématiques foncières font partie du quotidien des exploitants depuis plus de dix ans. La profession agricole fulmine. Une colère, silencieuse ces dernières années, à qui la diffusion du reportage réalisé par Pièces à conviction (NDLR : diffusé sur France 3 le 27 septembre dernier) a donné de la voix. Ces dernières semaines, le ton monte « malgré les craintes. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’être écartés des futures transactions », note l’un des exploitants sous couvert de l’anonymat.
Mercredi matin, une bonne centaine de personnes, exploitants agricoles et autres, se sont mobilisées à l’appel des syndicats agricoles. C’est devant l’étude de Maître Gervais (NDLR : nous l’avons contacté, il n’a pas donné suite) qu’ils ont dénoncé l’opacité du marché foncier.