« Parce que nous sommes d'accord sur les objectifs »
Réserves de substitution : Les étapes du protocole d'accord sur la construction des réserves de substitution de la Sèvre niortaise s'enchaînent. Les associations signataires reviennent sur les motifs de leur engagement.
Quelques mois après la signature du protocole d'accord sur les réserves de la Sèvre niortaise, les associations signataires du document reviennent sur les raisons qui ont motivé leur engagement.
« Au sein de DSNE, la signature, n'a pas fait l'unanimité, reconnaît Yanick Maufras, président de Deux-Sèvres nature environnement. Le fait de parapher le document représente un niveau d'engagement qui n'a pas été accepté par tout le monde ».
Échanger est une chose, s'impliquer auprès des agriculteurs en est une autre « dans un univers où seule l'opposition a eu sa place jusqu'à présent », analyse le représentant avant de juger que « la médiation organisée par la préfecture a permis de lever des verrous. En sortant des postures, nous avons construit un nouveau cadre de travail. Ce qui nous importe, c'est avant tout l'objectif ». Yanick Maufras le fixe sans ambage. « Le maintien de la biodiversité. Aux agriculteurs, dans leurs exploitations, parce qu'eux et eux seuls savent comment faire, de trouver les moyens de l'atteindre », exprime-t-il, confiant et prêt à les accompagner dans les défis qui se présentent.
« Une volonté d'économie d'eau »
François-Marie Pellerin, vice-président de la coordination du Marais poitevin, « a trouvé intéressant d'entrer dans cette démarche ». L'agriculture comme d'autres usages a besoin d'eau, reconnaît-il. Le protocole, résultat de « nombreux débats, échanges, discussions, désaccords - et il y en aura probablement encore de nombreux - fixe le cadre d'une gestion collective et surtout publique de la ressource qui tiendra compte de la disponibilité dans le milieu. La mise à disposition de cette eau sécurisée sera définie par un plan annuel de répartition, son utilisation sera conditionnée à des pratiques agroécologiques dont il nous faudra rapidement pouvoir quantifier les effets ».
Alors que le dossier suit son cours, le signataire du protocole garde un oeil sur les conditions climatiques. « Ce travail doit se faire dans une volonté d'économie d'eau ».
François-Marie Pellerin sera vigilant sur ce point. Michel Buntz et Jean-Luc Menneguerre, président et vice-président du Curet, également. L'abandon du projet de retenue au Plénisseau (projet qui avait valu la constitution de l'association) ne change en rien l'engagement de leur association dans le dossier. « Nous sommes un collectif de citoyens. Nous apprécions de faire partie de la commission de surveillance et d'animation du projet ». Cette implication est nécessaire lorsque de tels ouvrages sont financés à 70 % par l'argent public, jugent les représentants, satisfaits de la tournure qu'a pris le dossier à travers le protocole. « Il faudra aller encore plus loin dans le partage de l'eau entre les agriculteurs », note toutefois Jean-Luc Menneguerre.
Impact positif
Impliqués dans les actions visant au maintien de la qualité et de la quantité d'eau dans le milieu, la fédération de la pêche pense qu'un travail sur le débit d'étiage ne peut qu'être favorable au bon fonctionnement du milieu. Christophe Bordes, responsable technique, explique, au nom de Pierre Lacroix, le président, en quoi le protocole et la baisse des niveaux de prélèvement en période estivale ont toutes les chances d'avoir un impact positif sur le milieu. « La fédération de la pêche souligne souvent l'impact négatif de l'agriculture sur le milieu. Ici, on travaille à la mise en oeuvre d'une transition. Celle-ci a pour ambition de rapprocher les pratiques agricoles des attentes de la société en termes de respect de l'environnement. Les pêcheurs naturellement s'impliquent ».