Port Atlantique : Un plan pour se préparer à demain
La plateforme portuaire rochelaise a présenté le 4 juin son plan stratégique 2020-2024. De nouvelles actions viennent rejoindre certains projets déjà initiés.
Le 13 mars dernier, à quelques jours du confinement, le Conseil de surveillance du Port Atlantique – La Rochelle a validé le plan stratégique de la mandature 2020-2024. Les trente points, regroupés en trois orientations, qui le composent ont été présentés le 4 juin. Thierry Hautier, président du Conseil de surveillance, a tenu à inscrire le projet comme une étape dans la préparation de l’avenir du site : « il a été construit dans la vision à très long terme de ce port, pour 2040 », explique-t-il. Le budget pour les quatre années à venir est estimé à environ 90 millions d’euros. « Bien sûr, on a pris en compte Port Horizon 2025 », à savoir les quatre opérations d’aménagement des infrastructures de La Pallice, comprenant notamment la construction des terminaux Chef de Baie 4 et Anse Saint-Marc 3.
S’adapter aux nouvelles énergies
Selon les responsables du port, plus des deux-tiers des actions prévues par le précédent projet stratégique ont été réalisées ; celles qui restent ont soit été écartées en raison d’un changement de priorités, soit réintroduites dans la mouture 2020-2024. Cette dernière comprend également de nombreux objectifs inédits. L’ensemble a été organisé en trois axes, l’un dédié à la logistique, le second à l’environnement et le troisième à l’innovation. Certains points ressortent à la lecture, comme la volonté du port de s’adapter à l’évolution des filières. « On sait qu’à moyen-long terme, il n’y aura plus de produits pétroliers ici », lâche ainsi Michel Puyrazat, président du Directoire du port. D’où la nécessaire adaptation aux nouvelles énergies ; La Rochelle pourrait ainsi participer à la création des champs éoliens maritimes au large de St-Nazaire, entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier, voire à d’autres projets comme celui d’Oléron si celui-ci se concrétise un jour.Autre objectif, permettre une meilleure liaison entre le port et l’Hinterland (arrière-pays). « Vu que le port est une plateforme logistique, il faut que la partie maritime et la partie terrestre soient performantes », insiste Michel Puyrazat. L’opérateur ferroviaire du port, OFP Atlantique, peut déjà se féliciter d’une bonne dynamique, puisque le trafic par rail a atteint en 2019 17 % du trafic total de La Pallice, à 1,7 Mt sur 9,8 Mt en tout (en hausse depuis 2017). Le port cherchera aussi à développer le numérique, pour les relations avec ses clients et partenaires, une meilleure gestion des flux de marchandises… Et dans certains cas le travail à distance, éprouvé lors du confinement. « Il y a un vrai enjeu de transformation de nos pratiques », assure le président du Directoire.
Un rapprochement avec les autres ports
L’enjeu de demain, pour Port Atlantique, sera aussi celui de la coopération : avec les autres ports rochelais, mais aussi les Chambres de commerce et d’industrie. « On recherche ce qu’on peut apporter au territoire comme valeur ajoutée », explique Thierry Hautier, également président de la CCI de La Rochelle. Les dirigeants l’affirment, cet objectif est selon eux supérieur à la course au tonnage. Enfin, c’est aussi une coopération avec les autres ports de commerce de la façade atlantique : Nantes/St-Nazaire, par exemple, mais surtout les voisins de Nouvelle-Aquitaine que sont Bordeaux, Bayonne ou encore Rochefort/Tonnay-Charente. « Derrière ces ports, c’est de l’argent public, alors il n’y a pas d’intérêt à ce qu’ils soient dans la concurrence pour le tonnage », rappelle la conseillère régionale Maryline Simoné, vice-présidente du Conseil de surveillance. Une première étape a d’ores et déjà été franchie, avec la constitution d’une association des ports de Nouvelle-Aquitaine, soutenue par les CCI de la région.