Sécheresse
« Sans eau pas de culture ni d’agriculture »
L’agriculture fait face à un déficit fourrager jamais connu auparavant. Des mesures exceptionnelles doivent être prises dans l’urgance. La Fnsea79 demande l’autorisation de quelques tours d’eau.
«Le manque de paille annonce la couleur d’une année déficitaire pour l’ensemble des fourrages. » Vendredi 27 mai, trois jours avant le comité sécheresse organisé par les préfectures à la demande du ministre de l’Agriculture, la Fnsea 79 tirait la sonnette d’alarme. Patrice Coutin, président et Sylvie Macheteau, secrétaire générale appelaient de leurs vœux la publication d’un arrêté préfectoral interdisant le broyage de la paille. Une mesure aussi emblématique que nécessaire. « Le gouvernement ne semble pas avoir conscience de la gravité de la situation. La récolte d’herbe du printemps est de 50% inférieure à la normale. » De mémoire de responsables, « jamais nous n’avons subi un tel déficit fourrager. Aujourd’hui, les éleveurs ne pensent plus à leur salaire. Nourrir les animaux est leur préoccupation ». Dans ce contexte, des mesures d’allégement des charges seront inévitables selon le syndicat. Le report des annuités de 2011 sera également nécessaire afin que la trésorerie serve d’abord à l’achat de fourrage. Alors que l’eau si nécessaire à la vie ne vient pas du ciel, le syndicat demande, au regard des difficultés rencontrées par le monde de l’élevage, qu’une souplesse exceptionnelle soit appliquée dans la gestion de l’irrigation. Lundi 30 mai, lors du comité sécheresse, la Fnsea 79 revendiquait 1200 m3 par hectare pour assurer 4 passages d’eau sur les cultures menacées. « Nous devons, cette année plus que jamais faire comprendre que sans eau, il n’y a pas d’agriculture, pas d’économie agricole », fulmine Sylvie Macheteau. Les périodes de fort déficit, à l’image de 2011, révèlent les conséquences de politiques peu courageuses jugent les responsables en colère. « On subventionne l’installation de cuves chez les particuliers afin de stocker l’eau pour assurer la production du jardin l’été et l’on refuse d’accompagner sur ce même chemin les agriculteurs qui nourrissent la population. »
Une autorisation sous conditions
Face à la pénurie croissante de l'affouragement des élevages du département, la préfète autorise exceptionnellement, sur les bassins où la ressource le permet, l'irrigation des cultures fourragères (y compris le maïs ensilage) et des productions végétales destinées à une auto-consommation sur l'exploitation. La présente autorisation est accordée pour 10 nuits consécutives entre 18 h le soir et 9 h le matin, depuis le 1er juin jusqu’au samedi 11 juin à 9 h (soit l'équivalent d'un tour d'eau de 30 mm maximum) aux irrigants identifiés nommément par le tableau joint à l'arrêté consultable sur le site de la préfecture.Un arrêté a donc été pris en ce sens et concerne les bassins :
- zone 5a - Clain ;
- zone 8a - Boutonne ;
- zone 9 - Mignon-Courance ;
- zone 10a - Sèvre niortaise ;
- zone 10abis - entre Sèvre et Clain ;
- zone 10c - Sèvre niortaise aval Sotterie ;
- zone 11 - Autize-Vendée.
Par cet arrêté, l'irrigation est autorisée dans les mêmes conditions pour les détenteurs d'une autorisation de prélèvement en plan d'eau sur les bassins suivants :
- zone 1 - Argenton-Layon ;
- zone 2a - Thouet ;
- zone 3 – Thouaret.
En dehors de ces dérogations, les mesures de suspension totale ou de restriction déjà en vigueur restent applicables sur l'ensemble du département. Enfin, il est rappelé qu'en raison de la situation fragile des ressources en eau et pour la préservation de la santé, de la salubrité publique, de l’alimentation en eau potable, des écosystèmes aquatiques, il est demandé instamment à tous de respecter un usage économe et responsable de l’eau, y compris pour les usages de loisir ou domestiques.