Tuberculose bovine : des solutions pour préserver les élevages
Que faire pour protéger son élevage de la tuberculose bovine et en limiter la propagation ? C’était l’objet de la réunion d’information organisée le jeudi 17 janvier à Oriolles sur l’exploitation de Stéphane Piget, éleveur bovin.
La réunion sur la tuberculose bovine, organisée mercredi 23 janvier, a permis à la trentaine de personnes présentes de faire le point sur la maladie. La réunion a été l’occasion de rappeler que la maladie se transmettait à trois niveaux : via la faune sauvage, le transport et la conduite des troupeaux. Ce n’est pas un hasard si la réunion s’est tenue chez un éleveur touché en 2017. Malgré les précautions, ils sont nombreux à se sentir impuissants. Et pas question d’opter pour un vaccin qui en plus d’être insuffisamment efficace, rend l’animal positif au dépistage.
Pour chercher des solutions ou simplement évaluer la situation, les éleveurs charentais seraient tentés de regarder chez les voisins. Pour Philippe Dubois, vétérinaire au GDS, ce serait une erreur. « Nous avons des situations qui ne sont pas comparables. On nous dit que la Côte-d’Or a réussi mais on ne peut pas dire en un an qu’on a éradiqué la tuberculose. Et les situations de l’élevage sont différentes de ce qu’il se passe en Charente. Les situations sont différentes au niveau de la conduite des vaches, au niveau des races… », tempère Philippe Dubois.
Attention aux mouvements d’animaux
La situation en Charente : « En 2018, nous avons eu 10 foyers. Quatre en zone nord, six en zone sud. ça baisse en zone sud mais il faut rester prudent. La méthode de calcul a changé. Est-ce que la situation s’améliore, ce que je souhaite, ou est-ce que nous détectons moins bien ? Je note surtout que sur les dix cas, quatre proviennent d’animaux immatriculés en dehors du département : trois de Dordogne et un de Charente-Maritime. La preuve que les mouvements d’animaux sont aussi à prendre en compte. La Dordogne, c’est 30 cas cette année dont 9 récidives. En Charente, nous n’en avons aucune. » François Boucer, éleveur à Boisbreteau a été touché en 2018. Le cas a été détecté sur une vache achetée dans un département voisin « Je ne vois pas comment on peut reconstituer un troupeau sans passer par un autre département », s’inquiète-il. D’autant que les éleveurs touchés sont indemnisés à hauteur d’un barème qui date de 2001. Une double peine.