Formation
Une semaine en immersion pour découvrir la filière cunicole
Depuis deux ans, les étudiants en deuxième année de BTS Productions animales, à l’Esa (Angers) découvrent durant une semaine la filière cunicole, de l’amont à l’aval.
Depuis deux ans, les étudiants en deuxième année de BTS Productions animales, à l’Esa (Angers) découvrent durant une semaine la filière cunicole, de l’amont à l’aval.
« Pourquoi on passerait du temps sur cette filière, il y en a d’autres » ! Voilà ce qu’a pu entendre Julie Deruwez, enseignante en zootechnie et responsable des BTS Productions animales à l’Esa d’Angers (École supérieure d’agriculture), quand elle a présenté à ses étudiants le programme d’une semaine dédiée à la cuniculture.
« Ils réagissaient comme si cette filière n’avait pas d’avenir…, remarque la professeure qui a initié cette immersion. Les étudiants en productions animales passent du temps sur des productions de plus grandes envergures, alors cette idée les a étonnés ».
Julie Deruwez, ancienne animatrice d’Interlap, connaît bien le monde cunicole et veut le défendre car « cette filière a souvent été oubliée dans l’enseignement ». Quand, il y a deux ans, elle propose de mettre en place ce temps fort auprès des BTS PA de deuxième année, elle veut montrer « la dynamique qu’il existe entre les acteurs autour de cette production, tout en proximité ».
Selon l’enseignante, c’est ce que retiennent d’ailleurs ses jeunes : « Ils sont étonnés de voir comment cette petite production est organisée et que, face aux difficultés, comme les risques de VHD, les groupements sont très présents et soutiennent les éleveurs ».
Abattoir, génétique ou encore sanitaire
Durant une semaine, calée au printemps, les étudiants découvrent la filière par étapes, de l’amont à l’aval, en commençant par la visite de l’abattoir Loeul & Piriot à Thouars. Ce programme comprend une journée dédiée à la génétique avec Anthony Dixneuf, le directeur commercial d’Hypharm. En tant que vice-président d’Interlap, il aborde aussi les stratégies de la filière. Les élèves travaillent ensuite sur un cas pratique questionnant notamment les conditions d’une bonne génétique du lapin, animal sensible aux maladies.
Une autre journée est consacrée à la production, dans au moins deux élevages ligériens. Les élèves, répartis en deux groupes de dix, échangent en deux temps : avec un technicien de groupement (CPLB, Terrena, Ciab, selon les années) et un cuniculteur. « C’est l’occasion de parler de la biosécurité, du niveau d’exigence mis en place dans ces élevages », rappelle Julie Deruwez.
Étudiants enthousiastes
L’alimentation fait aussi partie des sujets détaillés, avec l’intervention d’un représentant de l’usine Bellanné, à Cholet. « Dans leur cursus, nos étudiants ont déjà beaucoup de cours sur la nutrition, là il s’agit d’expliquer les spécificités du lapin mais aussi de parler de ces métiers de l’amont », commente l’enseignante, pour qui la vision complète de la filière est une des clés pour stimuler l’installation.
Elle sollicite d’ailleurs la participation de la présidente d’Interlap, Anne-Marie Poupard, qui vient prouver tout le potentiel de la cuniculture « puisqu’elle était fleuriste avant de devenir éleveuse à Saint-Florent-le-Vieil (49) ».
À l’issue de cette semaine, les BTS PA de deuxième année sont soumis à une épreuve écrite individuelle puis un oral en groupe leur demandant « de se mettre dans la peau d’un technicien conseillant un éleveur jeune installé ». La majorité de ces étudiants a le projet de devenir chef d’exploitation et éleveur. Si cette session de découverte de la cuniculture ne réoriente pas leur choix de production déjà défini, Julie Deruwez retient l’enthousiasme des élèves après ces quelques jours : « Les plus sceptiques sont souvent les plus emballés au final » !