Environnement
Concours Re-Sources : Des actions en faveur de l'eau récompensées
La remise des prix du concours Re-Sources « J'agis pour préserver l'eau » a eu lieu lundi 14 avril à Saintes. Trois agriculteurs et trois communes ont été distingués pour leurs actions... et leurs photos.
La remise des prix du concours Re-Sources « J'agis pour préserver l'eau » a eu lieu lundi 14 avril à Saintes. Trois agriculteurs et trois communes ont été distingués pour leurs actions... et leurs photos.


Le choix du lieu ne devait rien au hasard : quoi de mieux que le fleuve Charente pour parler de la préservation de la ressource en eau pour les captages d'eau potable ? Le cours d'eau est à la confluence des problématiques suivies par les trois organismes porteurs du programme Re-Sources en Charente-Maritime, à savoir Eau 17, l'EPTB Charente et la Communauté d'agglomération de La Rochelle*, qui y prélève une partie de son approvisionnement via l'usine de Coulonge St-Hippolyte. C'était donc l'endroit idéal pour la remise des prix de la seconde édition du concours « J'agis pour préserver l'eau », qui s'est déroulée lundi 14 avril à Saintes, à bord de la navette fluviale électrique Bernard-Palissy III.
Ce défi ouvert aux agriculteurs et aux communes vise à valoriser les actions de terrain nécessaires pour la préservation de la ressource en eau, a rappelé Hortense Bret, responsable Patrimoine et prospectives chez Eau 17. Les nitrates sont la première cible du programme Re-Sources.
« Sur le fleuve, nous n'avons pas de dégradation mais une stabilité. Par contre, sur la nappe libre semi-captive, nous avons encore des pics de nitrates à certains endroits ; les eaux ne sont pas directement consommables tout le temps. »
Ces pics hivernaux tendent toutefois à s'améliorer, ce qui montre que les actions menées commencent à porter leurs fruits... et doivent être maintenues. Sur les phytosanitaires, la situation est plus compliquée. « On recherche environ 300 molécules, on ne les retrouve heureusement pas toutes... Mais de nouvelles s'ajoutent à la liste chaque année. » Les traitements au sein des usines de captage peuvent permettre de filtrer ces molécules, mais ils sont onéreux. « Si nous ne sommes pas capables aujourd'hui de préserver la ressource en eau, on ne pourra plus la boire à un coût acceptable demain », a résumé Guillaume Krabal, vice-président de la CdA de La Rochelle. D'où l'importance de Re-Sources. « À travers ce programme, nous travaillons en partenariat avec le monde agricole », a rappelé Raymond Desille, vice-président d'Eau 17.
Prairies, couverts et miscanthus
Les lauréats présents témoignaient de la grande diversité d'actions pouvant être mises en place. « Vous êtes des acteurs, des démonstrateurs, et grâce à vous nous allons pouvoir continuer à progresser », a remercié Mathieu Labrousse (vice-président de l'EPTB Charente). Ainsi, chez les agriculteurs, Alain Bidouard, installé à Condéon (16), a été distingué pour une création de prairie en zone humide dans la vallée du Trèfle, un projet mené dans un cadre éducatif avec des jeunes du lycée agricole de l'Oisellerie. « Ce sont eux qui feront l'agriculture de demain », a-t-il souligné en recevant son prix. Francis Charrier, de Burie, a quant à lui été récompensé en deuxième position pour ses couverts en milieu viticole. Il a d'ailleurs reçu des semences de couverts mellifères comme récompense. « Comme ça, je vais pouvoir continuer d'en implanter, et ça va bien aider les insectes pollinisateurs ! », a-t-il déclaré. « Pour nous, c'est une satisfaction de voir un couvert qui progresse bien. On évite de mettre de l'azote et on l'apporte différemment, avec les légumineuses. » Enfin, la première place est revenue à Cédric Seguin, de St-Georges-des-Coteaux, pour une implantation de miscanthus à La Clisse. Un projet vertueux à plus d'un titre : « nous le livrons à la piscine de Saintes, il permet de la chauffer », a-t-il révélé.
Du côté des communes, la diversité était également de mise. La troisième place est revenue au SIVOS Le Thou - Landrais pour la végétalisation de sa cour d'école, un projet mené avec ses jeunes élèves. La commune de Chaniers est arrivée en deuxième position pour son travail avec les agriculteurs, notamment contre l'érosion des terres et en faveur de l'intégration paysagère. Enfin, c'est Gond-Pontouvre (16) qui a obtenu la première place pour un jardin-forêt. Autant de projets variés qui seront, comme lors de la première édition, valorisés par une exposition pédagogique itinérante.
(*) Le Département et la Région travaillent également avec le programme en tant que financeurs.