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Ensemble, ils sont plus forts

Groupement de commandes et d'achats, mutualisation de matériels et de personnels...Le principe de la mutualisation et du groupement n'est évidemment pas nouveau mais il est mis en œuvre sous diverses formes dans la Vienne. Exemple avec des associations, des collectivités....

L'Échoppe a ouvert l'année dernière en lieu et place de La Poste de Pleumartin, sous la houlette de l'Atelier des possibles.
L'Échoppe a ouvert l'année dernière en lieu et place de La Poste de Pleumartin, sous la houlette de l'Atelier des possibles.
© Marine Nauleau

Le principe du groupement de commandes? Acheter en gros, et donc à plusieurs, pour bénéficier de tarifs avantageux grâce à l'accès à des plateformes de grossistes. À l'Échoppe de Pleumartin, ouverte en décembre 2023, le magasin est banal mais pour y faire ses emplettes, il faut d'abord être membre de l'association l'Atelier des possibles et cotiser. Ensuite, l'échoppien effectue un dépôt d'argent qui représente une avance sur les achats. " C'est le fonds de roulement du magasin et l'épargne de l'échoppien qui peut ensuite venir puiser dans l'épicerie jusqu'à ce qu'il atteigne cette somme " explique François Le Bivic, salarié engagé dans le développement et la production de la Roulotte des possibles (lire plus bas). Les adhérents viennent deux fois par semaine, le mercredi de 17h à 19h30 et le dimanche de 10h à 12h30, avec leur sac en papier ou en tissu, un bocal ou n'importe quel contenant pour acheter des légumes secs en vracs, de l'huile, du thé, du café, de la bière artisanale et quelque produit frais (crème, beurre), des pâtes, du sucre, des amandes, de la lessive et du savon et du papier toilette. " On ne s'interdit rien mais ce sont des produits bio. On passe aussi régulièrement des commandes auprès de producteurs locaux, pour du fromage de chèvre ou de la volaille. En saison, nous sommes aussi un point de dépôts de fruits et légumes venant de maraîchers locaux" explique François Le Bivic, lui-même échoppien. " Les tarifs avantageux c'est bien, mais cela va plus loin. Ce qui me plaît c'est de faire partie du collectif car ensemble on est plus fort. Il s'agit aussi de créer du collectif dans un village pour une consommation de qualité et je complète avec le marché" précise François Le Bivic.

Une économie pour les communes...

À Pouant et Nueil-sous-Faye, on mutualise du matériel et le personnel de mairie. L'employé communal et la secrétaire de mairie en l'occurrence, qui partagent donc leur temps de travail entre ces deux communes distantes de quelques kilomètres. "On achète aussi du matériel en commun. Un tracteur au départ puis un souffleur et, l'année dernière un broyeur. On aurait sans doute acheté quand même ce matériel mais en l'achetant en commun, on fait baisser les coûts d'investissement et aussi de fonctionnement puisqu'on partage aussi l'entretien " détaille Jacques Proust, maire de Pouant pour qui "il ne serait pas question de revenir en arrière car cela fonctionne très bien depuis 2014 ".
À Lathus-Saint-Rémy, la réflexion sur la mutualisation est engagée et s'illustre notamment avec l'atlas de biodiversité. Le 1er adjoint, en charge du budget et des finances, Christian Souille explique. "En travaillant avec la commune de Saulgé sur cet atlas de la biodiversité, on a pu diviser le reste à charge de 20% par deux mais c'est aussi parce que nos territoires ont des similitudes et que cela nous amène aujourd'hui à réfléchir à d'autres actions communes autour de balades et découvertes et, quand ce sera le moment, des investissements communs pour le renouvellement du matériel d'entretien. Nos habitants et agriculteurs ont travaillé ensemble sur cet atlas et c'est le genre de projets qui développe les synergies donc c'est toujours positif ". Christian Souille cite d'autres projets de mutualisation à l'étude comme le groupement d'achats de récupérateurs d'eau de pluie pour les habitants. " La municipalité pourrait aussi initier la création de groupements d'achats d'agriculteurs pour des intrants et produits phytosanitaires et négocier ainsi les tarifs". Il note enfin que la contractualisation avec la communauté de communes Vienne et Gartempe a permis des économies d'échelle que l'entretien de la voirie et des haies avec des coûts négociés inférieurs.

...et les habitants

Depuis 2017, à Jaunay-Marigny, on a fait le choix de proposer à ces administrés une mutuelle de santé communale. Dans les faits, c'est un partenariat avec deux mutuelles, Mutualia et Axa et les habitants contractualise ensuite personnellement, en bénéficiant des tarifs avantageux négociés par la municipalité.
" Cela ne coûte rien à la municipalité qui est plutôt facilitateur entre les habitants et les assureurs partenaires. Nous pensons que c'est une solution intéressante pour les habitants qui ont des difficultés à payer une mutuelle de santé" explique Jérôme Neveux, maire de Jaunay-Marigny. Une réunion publique est d'ailleurs organisée chaque année pour informer les habitants et les nouveaux arrivants. À Colombiers c'est aussi à travers la mutuelle que s'est illustrée une première action de regroupement. " La solution de la mutuelle avec qui nous travaillons avait une proposition qui ciblait principalement les retraités qui ont pu avoir un gain de 25 % sur le coût" souligne le maire Hindeley Mattard qui avait aussi envisagé de permettre à ces administrés de bénéficier de prix avantageux sur l'énergie notamment. "C'est finalement plus complexe à mettre en place. L'état des lieux des besoins est déjà long. Mais je reste persuadé que c'est une bonne orientation. Cela peut être un facteur d'attractivité de la commune".

Les entreprises ne sont pas en reste

À l'échelle des clubs d'entreprises, il est possible d'initier des actions de mutualisation et de groupements de commande et la Chambre de commerce et d'industrie peut accompagner ces démarches à travers l'outil du groupement de commandes. La chambre consulaire est d'ailleurs plutôt bien placée pour en parler puisqu'elle anime le sujet auprès de la CCI Nouvelle-Aquitaine, et donc des CCI départementales, mais aussi de structures privées à l'instar de l'association le Local qui gère la résidence Habitat Jeune sur le site de la Maison de la formation à Poitiers. "Nous mutualisons les prestations de nettoyage. La rationalisation des coûts est évidemment un objectif mais il y a aussi une dimension sociale puisque cela permet de faire intervenir les salariés en journée. Nous avons aussi des regroupements avec d'autres structures sur la maintenance ou la fourniture d'énergie" explique Julien David, responsable des achats à la CCI de la Vienne. Au total, une quinzaine de lots, et donc de marchés sont ainsi négociés.

Et dans l'agriculture ?

La coopération agricole est en marche en France depuis 1880. Aujourd'hui, en Nouvelle-Aquitaine, c'est 250 coopératives, 1600 Cuma sur 21 filières agricoles et 12 millions d'€ de chiffre d'affaires consolidé. Philippe Sommer en est le directeur régional de la coopération agricole, syndicat des coopératives agricoles. Il explique l'intérêt du collectif pour les agriculteurs. " C'est un outil d'accompagnement mais aussi de soutien technique, parfois une aide au portage foncier et des contrats à des prix plus attractifs et qui en tout cas sécurisent leur activité puisque, contrairement à ce que l'on a pu voir, notamment avec Lactalis, une coopérative ne peut pas mettre fin au contrat avec l'agriculteur. La coopérative peut s'avérer moins rentable mais l'enjeu ici est d'être plus solidaire. La coopérative peut aussi faciliter l'installation d'agriculteur en permettant de baisser les coûts de production, avec les Cuma notamment, sans oublier son caractère social et d'être moins isolé".
Philippe Sommer détermine les trois enjeux de la coopération qui définissent aujourd'hui les axes de travail : " La souveraineté alimentaire et la capacité des filières à produire ce que consomment les Français tout en étant compétitive. Il y a aussi la planification écologique avec la décarbonation des filières, la question de l'eau et de la biodiversité. On voit bien ici que le collectif peut permettre d'engager des changements de pratiques avec le soutien technique et économique de la coopérative. Et dernier enjeu : le renouvellement des générations et l'attractivité de nos métiers. La coopération peut y participer".

La culture en partage

Avec sa roulotte, l'Atelier des possibles permet la culture itinérante. Et c'est une solution de diffusion mutualisée pour les associations, entreprises ou collectivités locales. L'espace de 28m2  est dédié à des concerts et autres spectacles. Elle se pose sur la place des villages, comme pour le festival Folies Balstringue à Vicq-sur-Gartempe en novembre dernier ou des guinguettes estivales. L'Atelier des possibles peut même proposer des artistes de son pôle production et mettre à disposition du matériel scénique. Contact: 05 49 23 43 29.

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