Jacky Mercier passe la main
Adepte des émissions de télévision avec les plus grands chefs, le pionnier de la tomate ancienne passe la main à un jeune qui se lance dans le maraîchage. Il reste quelques heures pour le soutenir via la plateforme Miimosa.

Grégory Devergne avoue que les bancs de l'école n'étaient pas vraiment faits pour lui. Après le collège, il avait pourtant entamé un Bac pro menuiserie mais c'est finalement dans la terre qu'il a trouvé sa voie. Il ne cache pas sa joie quand il se souvient de l'appel téléphonique de Jacky Mercier pour lui proposer de reprendre son exploitation. "J'habite à Moncontour et Jacky est un cousin. J'avais travaillé avec lui et ça m'a plu tout de suite. J'envisageais de m'installer mais ça aurait été plus compliqué " convient Grégory Devergne qui reprend officiellement le flambeau le 1er mai. L'heure des ventes de plants et des premières tomates. L'heure est au semis dans une serre prévue comme une nurserie où pousse tranquillement quelque 20 000 plants. Au total, Grégory pourra exploiter 2 serres de plants et 3 hectares en pleine terre. Pour Grégory Devergne, c'est donc le moment d'adopter les savoir-faire de Jacky Mercier mais aussi de s'initier aux marchés hebdomadaires. Le mardi matin à Loudun, le samedi à Vouillé et le dimanche aux Couronneries à Poitiers. "Les marchés ce n'est pas facile, je suis timide mais je vais m'y faire. Jacky a une bonne clientèle. J'ai de la chance parce que trouver une clientèle ça demande plusieurs années " confirme le jeune maraîcher.
70 variétés de tomates anciennes
Gregory Devergne marche en effet sur les traces du pionnier de la tomate ancienne et bio, installé en maraîchage conventionnel en 1977. Il interrompt son activité en 1995 pour redémarrer sur le créneau du bio et des tomates anciennes en 2004. Il en possède 70 sur les 12 000 variétés partout dans le monde. " J'ai des appels de partout en France pour acheter mes plants. C'est depuis les plateaux télé avec les chefs étoilés ou encore avec le chef, gagnant de Top Chef, Jean Imbert. Et plus récemment un reportage qui a été diffusé sur France 2" sourit Jacky Mercier, présent chaque année au Festival de la tomate du Château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, chaque année début septembre.
À 68 ans et à quelques semaines de la retraite, officiellement le 1er mars, il porte un regard attendri sur le Grégory Devergne qu'il ne compte pas laisser tomber. " Je sais comment il travaille et je savais qu'il envisageait de se lancer. J'ai confiance. Et moi c'était le moment où je voulais lever le pied. Je vais quand même rester un peu en tant qu'ouvrier agricole pour lui donner des conseils. Après il fera comme il voudra " assure Jacky Mercier